château de Montjeu est situé sur la commune de Broye en Saône-et-Loire, dans un parc occupé par une forêt, des étangs et les jardins, sur la montagne qui domine Autun.
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- Moyen Âge : les familles de Riveau et d'Ostun se succèdent à la tête de la seigneurie
- 1586 : acquisition par le président Jeannin, originaire d'Autun, président au Parlement de Dijon, conseiller d'Henri IV, puis surintendant des Finances sous la minorité de Louis XIII
- 1606 : le "président" entreprend la construction du château; à ceux qui s'étonnent de le voir construire dans un site désert, il répond "Je serai toujours assez loin des méchants, et mes amis sauront bien me trouver"
- à partir de 1623 : le gendre du précédent, Pierre de Castille, fait construire les grands escaliers du parc et exécuter le décor de la chapelle
- 1665 : la baronnie est élevée en marquisat
- seconde moitié du XVIIe siècle : Nicolas Jeannin de Castille, fils du précédent, bâtit les communs au Sud du château sur le même modèle qu'au Nord et réalise les jardins à la française
- 1734 : Voltaire assiste dans la chapelle au mariage de Marie Élisabeth Sophie de Lorraine-Harcourt, fille d'Anne Marie Joseph de Lorraine, prince de Guise et de Marie Louise Christine Jeannin de Castille, avec le maréchal de Richelieu
- 1735 : un incendie endommage le corps de logis central
- acquisition par la veuve du président d'Aligre qui remplace les ponts-levis devant et derrière le château par des ponts dormants et supprime le mur percé d'un portail monumental qui fermait la cour
- seconde moitié du XVIIIe siècle : le domaine passe au petit-fils des précédents, Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau
- XIXe siècle : un mariage apporte la propriété aux Talleyrand
- 1893 : le domaine échoit à la princesse de Ligne
- 1939 : Le domaine de Montjeu est acheté par M. Roger Louis Demon.
Industriel du bois, il pensait y trouver de très belles ressources. Lui-même et sa femme, née Anne-Marie Lyon, se prennent d’une vraie passion pour cette magnifique propriété alors en très piètre état.
Le château était alors flanqué de deux corps de bâtiment importants, les communs avec écuries, pigeonnier et logements et une ferme. Deux autre fermes étaient exploitées : à la porte des Vernes de Lyre et à la porte de Broye.
Un grand chantier de restauration s’ouvre alors : Reconstruction des chemins et revêtement de la route principale, qui permettait aux habitants de Broye de se rendre à Autun, en traversant la propriété. Remise en état des jardins à la française suivant les plans de Lenôtre, conservés au château. Forêt : Coupe des arbres malades et dégagements des taillis. Conservation de la futaie « Rageot », magnifique bois de hêtres plus que centenaires. Replantation en résineux suivant le désir des eaux et forêts. Reconstruction du mur faisant le tour du parc de 750 hectares ; ce mur, d’environ 7 kilomètres était écroulé en de nombreux endroits Le potager qui se trouve en contrebas des parterres est reconstruit et fournit au domaine les fruits et légumes nécessaires.
M. Demon obtient après la guerre l’inscription à L’ISMH. Dès 1948, la ferme principale est équipée d’un matériel de traite électrique des vaches importé des Etats-Unis. En 1950 réfection à l’ancienne des toitures du château et remise en état d’origine par suppression des gouttières, suivant les préconisations de l’administration des Monuments Historiques. A l’intérieur, le château bénéficie de travaux visant à lui donner le confort adapté à l’époque. La chasse était une des plus réputées de Bourgogne : sangliers, chevreuils et daims dans un enclos privé de 750 hectares. Les étangs de la Toison fournissaient l’eau de la ville d’Autun et une pêche de plusieurs tonnes.
Le magnifique travail de renaissance de Montjeu sera reconnu et Madame Demon recevra les Palmes Académiques et le Mérite Agricole.
Montjeu a permis à M. Demon, Commandeur de la Légion d’Honneur et « gueule cassée » de 1914-1918, de cacher une famille juive poursuivie par les nazis en 1944 ; l’institut Yad Vachem lui a décerné de ce fait le titre de « Juste parmi les Nations ».
- à partir de 1963 : après l'incendie qui a détruit l'intérieur du corps de logis central et endommagé l'aile Nord, le propriétaire, le docteur Manchot, fait réparer le château
- A la fin des années 1980, le château est racheté par le milliardaire franco-britannique, Sir Jimmy GOLDSMITH. La propriété est alors définitivement fermée au public, alors qu'auparavant le parc était accessible un jour dans l'année : le Lundi de Pentecôte
Le nouveau propriétaire entreprend immédiatement une oeuvre de restauration très importante : mobiliers et aménagements intérieurs, restauration des communs et pavillons et, surtout, reconstruction des jardins et bassins extérieurs qui étaient quasiment en ruine ainsi que l'aménagement de vergers et d'un potager en bordure des jardins. Le résultat final est assez spectaculaire comme en témoignent des vues par paramoteur disponibles sur internet. De plus, le milliardaire rachète de nombreuses parcelles de forêt jouxtant le parc clos de murs du château, portant la surface de la propriété à plus de 1000 hectares. Il se dit qu'il s'agit du plus grand parc clos privé d'Europe ( plus de 600 hectares )
- Après la mort de Mr J. GOLDSMITH le 18 juillet 1997 la propriété aurait été léguée à Mme Laure BOULAY DE LA MEURTHE, la mère de deux de ses enfants.