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26 juillet 2022 2 26 /07 /juillet /2022 09:55
Il est toujours nécessaire de savoir quand se termine une étape de la vie. Si tu insistes à vouloir rester en elle au-delà du temps nécessaire, tu perds la joie et le sentiment du reste. Il faut fermer des cercles, ou fermer des portes, ou fermer des chapitres, comme tu voudras le nommer. L’important est de pouvoir les fermer, et laisser aller les moments de la vie qui se clôturent.
Ton travail s’est terminé ? Ta relation amoureuse s’est terminée ? Tu ne vis plus dans cette maison ? Tu dois partir en voyage ? Tu peux passer beaucoup de temps de ton présent « anéanti » dans les pourquoi, en te repassant le film et en essayant de comprendre le pourquoi du comment de telle ou telle chose. L’usure qui s’en suit sera infinie, parce que dans la vie, toi, moi, tes amis, tes enfants, tes frères et soeurs, tous et toutes sommes sur le chemin vers la fermeture de chapitres, tournant la page, terminant avec des étapes, ou avec des moments de la vie et continuant à aller vers l’avant.
Nous ne pouvons pas être dans le présent en regrettant le passé. Ni même en nous demandant pourquoi. Ce qui s’est passé, est passé, et il faut le lâcher, il faut s’en détacher.
Nous ne pouvons pas être éternellement des enfants, ni des adolescents tardifs, ni des employés d’entreprises inexistantes. Les faits passent et il faut les laisser partir !
Voici pourquoi, quelquefois il est si important de détruire les souvenirs, offrir les cadeaux, changer de maison, déchirer des papiers, jeter des documents, et vendre ou offrir les livres.
Laisser partir, lâcher, se détacher. Dans la vie personne ne joue avec des dés pipés, et il faut apprendre aussi bien à perdre qu’à gagner. Il faut laisser partir, il faut tourner la page, il faut seulement vivre ce que nous avons au présent…
Le passé est passé. N’attend pas qu’on te le rende, n’attend pas qu’on te reconnaisse, n’attend pas qu’un jour on se rende compte de qui tu es… Lâche le ressentiment.
En te branchant sur « ton téléviseur personnel » pour tourner en boucle et ressasser maintes et maintes fois l’affaire, la seule chose que tu peux obtenir c’est te blesser lentement, t’empoisonner et développer de l’amertume.
La vie est faite pour avancer, jamais pour reculer. Des fiançailles ou des amitiés qui se terminent ? Des possibilités de retour en arrière ? (vers quoi ?) Des besoins d’éclaircissements ? Des paroles qui n’ont pas été dites ? Des silences qui ont tout envahi ? Si tu peux les affronter maintenant et tout de suite, fais-le, sinon, laisse tomber, ferme les chapitres.
Dis-toi à toi-même non, ils ne reviendront pas. Mais pas par fierté ou orgueil, seulement parce que toi tu ne cadres plus dans cet édifice, dans ce lieu, dans ce coeur, dans cette pièce, dans cette maison, dans ce bureau, dans ce travail.
Toi, tu n’es plus le même que celui d’il y a deux jours, trois mois, un an. Par conséquent, il n’y a plus rien vers quoi revenir.
Ferme la porte, tourne la page, ferme le cercle.
Beaucoup de gens pensent que la sagesse vient avec l'âge. C'est faux. Seuls les cheveux blancs et les rides viennent avec celui-ci. La sagesse provient d'un mélange d'intuition et d'éthique, de la faculté de faire des choix et d'en tirer des leçons. Connaître le monde, c'est de l'intelligence. Se connaître soi-même, c'est de la sagesse.
Pour quelques milliards et une roupie de Vikas Swarup.
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27 juin 2022 1 27 /06 /juin /2022 09:27

Jean COCTEAU

Bonjour vieillesse (1/4) Nous vivons dans une société vieillissante. Ça veut dire quoi «être vieux» ? Pourquoi un tel tabou autour d’un phénomène inévitable et universel ? Pour que la vieillesse ne soit pas seulement abordée par le prisme du déclin, et de la tristesse, Libé donne carte blanche à Laure Adler, Boris Cyrulnik, Rose-Marie Lagrave et Erri De Luca pour qu’ils racontent ce que vieillir fait plus que ce qu’il défait.

Le couple de pies installé dans l’arbre à côté de ma chambre m’a réveillée dès potron-minet. Heureuse, je suis heureuse de me lever dans la blancheur du matin, moi qui ai passé une bonne partie de mon existence à me lever tard et à critiquer celles et ceux qui ne connaissaient pas les délices de la grasse matinée. Le temps me serait-il compté ? Ou est-ce cela vieillir ? Oui, vieillir, c’est accueillir ce qui vous arrive dans l’intensité d’un présent qui, autrefois, vous était dérobé par le vacarme du monde, le tourbillon des projets, le songe des désirs inavoués. Le temps se calme. Pas d’avis de tempête à l’horizon. Une sorte d’acceptation des choses, de l’inattendu, une disposition à être là, juste là.

 

Faire corps avec le présent n’est pas chose aisée – en tout cas pour moi – et les injonctions de la société vous travaillent sans cesse à bas bruit pour que vous deveniez ceci, que vous espériez être cela, et que votre énergie soit tendue vers quelque chose que vous n’avez pas encore atteint. Cet appel à un futur, souvent non réalisable, vous coince dans une forme d’angoisse et vous renvoie à vos incapacités. En vieillissant l’étau se desserre. La vie n’est plus faite de ce que vous n’avez pas encore à faire, mais de ce qui vous est encore permis de faire.

Temps illimité en apparence seulement, en fait temps précieux car la roue tourne. Les horloges dévorent le présent, un présent âpre au goût déjà presque disparu. Mais foin de la nostalgie. Foin des litanies sur les «c’était mieux avant», «ah si vous aviez connu» : oh tous ces vieux de mon enfance qui, au nom de leur âge, me donnaient des leçons sur ce que devait être ma vie en raison de leur âge canonique. Ce n’est pas parce qu’on est vieux qu’on a des leçons à donner. C’est sans doute le contraire. On a encore beaucoup à apprendre. A apprendre à désapprendre justement. Donc pas d’enfouissement paresseux dans son propre passé qui a des airs de contentement de soi-même, signes de pré-gâtisme – mais une élasticité assez conquérante, guerrière et jouisseuse de ce temps qui s’offre à nous et que nous ne partageons pas tous de la même façon.

La lente observation de la respiration du monde

Jeune, je n’ai jamais pensé que je deviendrais vieille. Vieille, je ne passe pas mon temps à récapituler ce que j’ai vécu. La vie n’est pas une sédimentation de nos expériences qui s’agrègent entre elles et qui formeraient une cuirasse censée vous protéger du malheur. Il n’y a aucun mérite à être vieux. Il n’y a pas de grades. Il n’y a pas d’étoiles. C’est juste une chance. Il faut l’attraper comme cette peluche que les petits enfants espèrent décrocher au manège. Vieillir est pourtant synonyme de perte, perte de mémoire, perte de repères, perte de moyens, perte de vue. Vieillir pourtant ce n’est pas courir à sa perte. Ce n’est pas parce qu’on est vieux qu’on est bon à jeter à la benne aux ordures. Vieillir, c’est savoir qu’on est de l’autre côté du monde, pas dans la folle vibration de l’électricité des secondes mais dans la lente observation de la respiration du monde.

Je suis vieille et je vous emmerde. Je les vois qui, dans les entreprises, convoquent les pré-seniors à l’âge de 45 ans en leur expliquant qu’ils ne sont plus assez performants, je les connais ces filles de 30 ans qui rêvent de vite se faire lifter car on leur explique qu’à la commissure de leurs lèvres des petites rides sont déjà apparues. Effacer les signes du temps. Chercher dans le cosmos l’immortalité de nos corps. Envoyer les vieux dans des Ehpad où plus c’est cher moins il y a à bouffer. Invisibilisez-nous. Envoyez-nous loin, le plus loin possible. Oui mais nous, le peuple des vieux, nous commençons à résister. Nous savons aussi dire non. Ce n’est pas parce qu’on a obéi pendant si longtemps silencieusement à vos injonctions funèbres que cela va continuer.

Vieillir, c’est être sauvage, en colère, passionné. Vieillir, ce n’est pas renoncer. Vieillir, ce n’est pas devenir raisonnable. Vieillir, c’est se désencombrer de ce soi qui vous a tant harcelé. Vieillir, c’est ne plus attendre quoi que ce soit de ce que vous n’aimez pas et que vous avez tout de même fait parce que vous vous y sentiez obligé. Gratitude. Oui, gratitude d’être encore là. De sentir le commencement d’une journée et d’y être invitée. Alors je m’élance dans le bleu tendre du petit matin casque sur les oreilles avec Prohibition de et par Brigitte Fontaine : «J’exhibai ma carte Senior/ Sous les yeux goguenards des porcs/ Qui partirent d’un rire obscène/ Vers ma silhouette de sirène/ Je suis vieille et je vous encule/ Avec mon look de libellule/ Je suis vieille et je vais crever/ Un petit détail oublié.»

Tout le monde dort dans le village à l’exception du chat de la voisine, vieux lui aussi, qui me regarde courir lentement. Oui, je cours lentement mais je cours et personne pour se moquer de moi. A l’ombre portée des arbres fruitiers, sur le chemin, je sais quelle heure il est. Je ralentis près de la cabane à outils et cherche l’ombre. Je cours maladroitement mais je cours. Pas question de m’arrêter ni de ralentir. Pas question d’aller plus loin. L’important est de revenir sans avoir le souffle coupé. Conquête de et sur soi-même. Je ressemble à une tortue échouée au milieu de nulle part mais j’ai réussi. J’ai réussi quoi ? A faire la même chose que la veille. Vieillir, c’est un perpétuel devenir. Ce n’est pas l’art d’accommoder ce qui nous reste mais faire circuler autrement ce que nous possédons encore, au-delà même de ce que nous imaginons.

Ce qui importe, c’est la liberté de vivre le présent

Nous, les vieux, nous en avons marre d’être soumis en permanence à l’injonction de pouvoir encore faire, de savoir encore faire. Nous, les vieux, on a le sentiment, voire même la certitude, qu’on décide à notre place de ce que et comment nous devons vivre. Ceux qui ne se prétendent pas vieux ont décidé qu’il n’y avait plus de place. Nous, le peuple invisible, nous avons accepté – jusqu’à aujourd’hui mais les choses sont en train de changer – cette invisibilisation, ce consentement volontaire à ne plus être des sujets à part entière de la société. On nous met loin du cœur des cités pour ne pas déranger, on nous exporte loin du cœur battant parce qu’on pourrait gêner.

Loin, on nous met loin du centre dans tous les sens du terme, loin du centre des décisions, nous ne sommes plus des centres d’intérêt. Allons-nous longtemps nous contenter du monde en solde que les autres, certains autres, veulent nous léguer pour mieux nous reléguer ? Nous prétendons être aussi au centre du monde, au centre de notre monde où nous passons beaucoup de temps à être ce qu’on nomme des aidants. Oui, on ne s’occupe pas que de nous-mêmes, on s’occupe beaucoup des autres puisque nous sommes à la retraite mais pas en retrait du monde et, sans en parler le plus souvent, on vient en aide comme on peut à celles et ceux qui ne sont pas dans la marche triomphante et accélérée du monde tel qu’il va. L’impitoyable aujourd’hui qui nous tolère au mieux, nous stigmatise au pire.

J.-M. Coetzee dans son admirable livre l’Homme ralenti met en scène un homme d’une soixantaine d’années victime d’un accident de vélo qui prend alors conscience de son âge. Avant il n’y pensait jamais. Cette insouciance lui est brutalement enlevée. Son amie Elizabeth Costello, du même âge que lui, mais plus lucide (c’est souvent le cas), lui parle de sa décision intérieure de lâcher prise et de profiter de chaque instant. Elle lui fait comprendre que ce n’est pas le nombre d’années qui importe mais la liberté de vivre le présent. L’âge, en effet, n’est pas seulement une donnée biologique, c’est aussi un sentiment. Il dépend de la classe sociale et du contexte historique. Ainsi, au XIXe siècle, si on était une fille d’un milieu «modeste» et pas mariée à 20 ans, on devenait aux yeux du monde et pour toujours une «vieille fille».

Nous qui avons atteint un âge certain, nous terminons notre existence sans en connaître la fin et n’avons plus tant besoin de donner des preuves. Nous n’avons plus grand-chose à perdre donc nous sommes de bons joueurs, de bons marcheurs des chemins de traverse. L’âge mûr n’est pas une période vouée au déclin que l’on devrait subir le mieux possible mais comme un cycle de liberté et de plaisir où je peux accomplir ce à quoi je n’avais jamais pensé. Il ne faut pas que les non-vieux confondent l’image que la société donne de nous avec ce que nous sommes en notre for intérieur. «Partout c’est la prohibition/ Parole écrit fornication/ Foutre interdit à 60 ans/ Ou scandale et ricanements/ Les malades sont prohibés/ On les jette dans les fossés/ A moins qu’ils n’apportent du blé/ De la tune aux plus fortunés.»

En moi ça craque, les articulations et quelquefois le moral quand je vois que je ne peux faire ce qui me plaît. Par exemple dans cette beauté de la lumière d’été partir en randonnée à vélo. Heureusement mes petits-enfants, aussi prévenants que compatissants, m’ont offert un vélo électrique. Alors je crâne au milieu des vignes. J’ai l’impression – peut-être factice – que le monde s’élargit au lieu de s’amenuiser. Je suis heureuse d’être comme tant de personnes de mon âge ou ayant dépassé mon âge, vieille et en bonne santé. Je ne sais de combien de temps sera le bonus.

J’ai hâte d’encore vieillir. Tant de choses à faire. Et, notamment continuer le combat de notre nouvelle association la Cnav, «Conseil national autoproclamé de la vieillesse», une bande de copines et de copains excédés par la manière dont on nous prend pour des moins que rien, nous qui, à l’aube de notre jeunesse, avons fait 68 contre une société qui donnait toutes les responsabilités aux vieux… Nous préparons des AG, des manifestations, des états généraux. La révolte des vieux ne fait que commencer. «J’ai d’autres projets vous voyez/ Je vais baiser, boire et fumer/ Je vais m’inventer d’autres cieux/ Toujours plus vastes et précieux.»

 
 

Il travaillait 90 heures par semaine dans une banque d’affaires, son premier job. Il gagnait confortablement sa vie. Puis un jour, Victor Lora a dit stop. Pas question de consacrer tout son temps à son travail ! "Il me fallait trouver une solution : comment vivre sans travailler et ne plus avoir besoin d’argent ?", explique-t-il. Il s’est tourné vers un mouvement bien connu aux États-Unis, mais émergent en France, le mouvement Fire, un acronyme pour "Financial indépendance, retire early" (indépendance financière, retraite précoce).

Pour se désengager des obligations salariales, les adeptes du Fire deviennent d’abord des économes forcenés. De 30 % pour les débutants, jusqu’à 80 % du salaire sont mis de côté tous les mois pour se constituer un capital suffisant pour s’arrêter de travailler le plus tôt possible. "J’ai pris ma retraite à 32 ans, mais j’avais atteint mon "break-even point" (point d’équilibre) dès 30 ans", déclare Victor Lora, 34 ans aujourd’hui, qui a lancé la communauté FireFrance pour échanger les bonnes pratiques et a écrit, en 2021, le livre "La retraite à 40 ans, c’est possible", aux éditions Larousse. "J’ai continué à économiser car je voulais avoir des enfants et pouvoir financer un foyer", explique-t-il.

Une motivation écologique

Les frugaux coupent sur toutes les dépenses inutiles, quitte à aménager leur vie sociale pour ne pas devoir suivre les amis en vacances coûteuses et petits restos à répétition. Pour une frange non négligeable d’entre eux, la motivation est écologique, avec la volonté de ne pas participer à la surconsommation de biens. Aux États-Unis, le sous-groupe du mouvement Fire le plus actif s’intitule "Socially Conscious Fire" (Fire socialement conscient). En France, l’un des sujets les plus importants de la communauté animée par Victor Lora s’intitule "résilience et écologie". "La frugalité, c’est forcément écologique : on n’a pas de voiture, on ne voyage pas et on réduit la taille de son appartement, voire on le partage en colocation", assure-t-il.

Ces frugaux ne sont cependant ni pingres, ni paresseux. S'ils ne veulent pas passer leur temps à travailler, ils doivent néanmoins faire tourner leur capital amassé afin d'en vivre jusqu'au bout de leur vie. Leurs économies ne sont pas placées sur un Plan d’épargne retraite plan-plan. Plusieurs tendances se dégagent, de l’investissement immobilier qui ramène de confortables loyers, au boursicotage, en passant par la création de "side-business" (activité de côté) qui doivent rapporter un maximum pour un minimum de temps investi. Pour les plus jeunes, l’achat très risqué de cryptoactifs est particulièrement à la mode.

Reflet de l’époque

Difficile de quantifier le nombre de frugaux en France, mais Victor Lora voit néanmoins sa communauté progresser. Chaque réunion mensuelle compte environ 150 personnes, qui se retrouvent via la plateforme Meetup. La moyenne d’âge de ces futurs jeunes retraités tourne autour de 32 ans, avec des revenus confortables permettant d’économiser vite et bien. C’est l’une des limites du Fire : impossible d’en faire partie pour ceux dont les fins de mois sont difficiles et l’épargne impossible.

L’anthropologue Fanny Parise, qui a étudié le mouvement du frugalisme, y voit quant à elle un reflet de l’époque. Dans un article publié dans The Conversation, elle observait une "réponse individuelle aux injonctions paradoxales de la société postmoderne : réussir sa vie (pas seulement professionnelle mais dans tous les domaines) en s’inscrivant dans une démarche de développement personnel guidée par une quête de sens nécessaire à l’atteinte du bonheur".

Arnaud Dumas, @ADumas5

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25 juin 2022 6 25 /06 /juin /2022 00:17

Dans la flamme de la bougie

Dans la flamme de la bougie, il y a un visage qui n'est pas fait de cire, ni de feu. C'est une danseuse. Le vent la dérange, mais elle tourne, tourne. Dans la flamme de la bougie, il y a une histoire. Dans la flamme de la bougie, il y a un visage qui n'est pas fait de cire, ni de feu. — Danse, danse, mon petit amour. Rien ne souffle plus alentour.

(Carl Norac)

Vieillissant, je ne me dis pas que les promenades en bord de mer seront de moins en moins nombreuses mais je me dis que les attaques de la nostalgie vont se faire de plus en plus fréquentes. Et c’est normal car j’ai plus de passé que d’avenir, donc dans l’équilibre de mon psychisme, il y a davantage de choses faites que de choses à faire. La tentation est grande de se laisser rattraper par le souvenir. Mais je veux encore me fabriquer des moments et non pas en revivre. Le jour où je vais disparaître, j’aurai été poli avec la vie car je l’aurai bien aimée et beaucoup respectée.
Je n’ai jamais considéré comme chose négligeable l’odeur des lilas, le bruit du vent dans les feuilles, le bruit du ressac sur le sable lorsque la mer est calme, le clapotis.
Tous ces moments que nous donne la nature, je les ai aimés, chéris, choyés. Je suis poli, voilà. Ils font partie de mes promenades et de mes étonnements heureux sans cesse renouvelés.
Le passé c’est bien, mais l’exaltation du présent, c’est une façon de se tenir, un devoir.
Dans notre civilisation, on maltraite le présent, on est sans cesse tendu vers ce que l’on voudrait avoir, on ne s’émerveille plus de ce que l’on a. On se plaint de ce que l’on voudrait avoir. Drôle de mentalité !
Se contenter, ce n’est pas péjoratif. Revenir au bonheur de ce que l’on a, c’est un savoir-vivre.
Promenades en bord de mer et étonnements heureux de Olivier de Kersauson.
Il est tellement important de laisser certaines choses disparaître. De s’en défaire, de s’en libérer. Il faut comprendre que personne ne joue avec des cartes truquées. Parfois on gagne, parfois on perd. N’attendez pas que l’on vous rende quelque chose, n’attendez pas que l’on comprenne votre amour. Vous devez clore des cycles, non par fierté, par orgueil ou par incapacité, mais simplement parce que ce qui précède n’a plus sa place dans votre vie. Faites le ménage, secouez la poussière, fermez la porte, changez de disque. Cessez d’être ce que vous étiez et devenez ce que vous êtes.
Le Zahir de Paulo Coelho.
Je n’ai pas de patience pour certaines choses, non pas parce que je suis devenue arrogante, mais simplement parce que je suis arrivée à un stade de ma vie où je n’ai pas envie de perdre davantage de temps avec ce que je n’aime pas ou qui me blesse. Je n’ai aucune patience avec le cynisme, la jalousie, la critique excessive et les exigences de toute sorte. J’ai perdu la volonté de plaire à qui je n’aime pas, d’aimer qui ne m’aime pas et de sourire pour ceux qui ne veulent pas me sourire. Je ne perds plus une minute de mon temps pour quelqu’un qui ment ou qui veut me manipuler ou manipuler d’autres.
J’ai décidé de ne plus cohabiter avec le faux-semblant, l’hypocrisie, le superficiel, la malhonnêteté et les éloges bon marché. Je ne peux plus tolérer l’érudition sélective et l’arrogance académique. Je ne supporte pas les conflits et les comparaisons. Je crois en un monde d’opposés et pour cette raison j’évite les personnes au caractère rigide et inflexible.
« La vie est bien trop courte pour perdre son temps à se faire une place là où l’on en a pas, pour démontrer qu’on a ses chances quand on porte tout en soi, pour s’encombrer de doutes quand la confiance est là, pour prouver un amour à qui n’ouvre pas les bras, pour performer aux jeux de pouvoir quand on n’a pas le gout à ça, pour s’adapter à ce qui n’épanouit pas.
La vie est bien trop courte pour la perdre à paraître, s’effacer, se plier, dépasser, trop forcer.
Quand il nous suffit d’être, et de lâcher tout combat que l’on ne mène bien souvent qu’avec soi, pour enfin faire la paix, être en paix.
Et vivre. En faisant ce qu’on aime, auprès de qui nous aime, dans un endroit qu’on aime, en étant qui nous sommes, Vraiment. »
De Alexandre Jollien, philosophe et écrivain suisse.

 Dans le marché de la séduction, les vieilles femmes plus que les hommes connaissent une décote telle que le maquillage devient un placement qui diffère leur mise à l’écart définitive. Mais elles ne sont pas dupes. Partiellement délestées des charges quotidiennes familiales et professionnelles, elles peuvent jouer et jouir de leur corps réexploré, réapproprié, et certaines s’enhardissent enfin à dire et à assouvir un désir sexuel auparavant étouffé, quand d’autres avouent être débarrassées de cette obligation.

Se réinventent ainsi des chorégraphies et une grammaire sexuelle qui élargissent et multiplient les zones érogènes au détriment de la seule pénétration performative. Hormis la littérature romanesque, la sexualité des vieux et entre les vieux, et surtout celle des parents âgés reste le tabou des tabous. Les vieux sont, en effet, censés être sexuellement rassasiés pour le restant de leurs jours, d’où le rejet d’une sexualité honteuse, cachée, réprimée et reléguée dans les coulisses de la société. Le désir retrouvé n’est pas que sexuel, parce que le désir est sans fin ; il est aussi désir de travailler à une société plus juste.

Rose  Marie LAGRAVE

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24 avril 2022 7 24 /04 /avril /2022 09:47
"Tu vieillis, on m'a dit que tu n'étais plus toi, tu deviens aigri et solitaire."
Non, je ne vieillis pas, je deviens sage.
J'ai cessé d'être ce que les autres aiment pour devenir ce que j'aime être, j'ai cessé de chercher l'acceptation des autres pour m'accepter moi-même, j'ai laissé derrière moi les miroirs menteurs qui trompent sans pitié.
Non, je ne vieillis pas, je deviens sélectif des lieux, des gens, des coutumes et des idéologies.
J'ai laissé partir les attaches, les douleurs inutiles, les gens, les âmes et les cœurs, ce n'est pas par amertume, c'est simplement pour préserver la santé.
J'ai arrêté les soirées pour des insomnies d'apprentissage, arrêté de vivre des histoires et commencé à les écrire, mis de côté les stéréotypes imposé, arrêté de me maquiller pour cacher mes blessures, maintenant je porte un livre qui embellit mon esprit.
J'ai troqué l'alcool contre des tasses de café, oublié d'idéaliser la vie et commencé à la vivre.
Non, je ne vieillis pas.
Je porte entre les mains la tendresse d'un cocon qui, en s'ouvrant, élargira ses ailes vers d'autres sites inaccessibles pour ceux qui ne cherchent que la frivolité du matériel.
Je porte sur mon visage le sourire qui s'échappe en regardant la simplicité de la nature, je porte dans mes oreilles le trille des oiseaux égayant ma marche.
Non, je ne vieillis pas, je deviens sélectif, je parie mon temps sur l'intangible, réécrivant l'histoire qu'on ne m'a jamais racontée, redécouvrant des mondes, sauvant ces vieux livres que j'avais oubliés à moitié.
Je deviens de plus en plus prudent, j'ai laissé de côté les évènements qui ne m'enrichissent pas, j'apprends à parler de choses importantes, j'apprends à cultiver des connaissances, je sème des idéaux et forge mon destin.
Non, ce n'est pas que je vieillis pour dormir tôt le samedi, c'est juste que le dimanche aussi il faut se réveiller tôt, profiter du café sans hâte et lire calmement un poème.
Ce n'est pas pour la vieillesse qui marche lentement, c'est pour observer la maladresse de ceux qui se baladent vite et trébuchent sur le mécontentement.
Ce n'est pas pour la vieillesse que parfois on garde le silence, c'est simplement parce qu'il ne faut pas faire écho à tout mot.
Non, je ne vieillis pas, je commence à vivre ce qui m'intéresse vraiment.
M.Lopez Parra
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14 mars 2022 1 14 /03 /mars /2022 09:35

visages visages visages tant de rivages tant d'inconnu

en exil de quelles histoires sous la peau à fleur de sang à fleur de souffle

de quels paysages de quelles musiques oubliées ?

et sur la courbe d'une joue s'attarde l'écho d'une lointaine enfance

(Gaëlle Josse)

Recueil: et recoudre le soleil

puisque nous marchons sur le fil sans avoir appris chaque pas est à inventer

et parfois les jours tempête nous trouvent tremblants démunis secoués d'éclairs

mais il faut aller jusqu'au bout

(Gaëlle Josse)

Recueil: et recoudre le soleil

Circonstances

La géographie et l’histoire de chaque être Lui sont particulières selon qu’il va naître Dans tel ou tel pays, de tels ou tels parents, Sous quelle conjoncture et quels événements.

Son bagage essentiel est sa petite enfance : L’amour reçu ou, au contraire, la souffrance Paveront son chemin, seront déterminants, Et son regard d’adulte en sera différent.

Il n’y a jamais dans une même brassée Deux fleurs identiques malgré les apparences. La chaîne et la trame que la vie a tissées Font notre unicité et notre différence.

Nous ne savons jamais de quoi demain est fait, De quels accidents ou de quelles rencontres, Mais, quand nous grandissons, l’expérience nous montre Qu’il est bon de savoir jouir de chaque bienfait.

Nous sommes tour à tour, selon les circonstances, Pleins d’ombre ou de lumière, tristes ou joyeux, Et, si le soleil brille, il faut saisir sa chance Et vivre le présent comme un cadeau des Cieux.

(Béatrice Bastiani-Helbig)

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28 avril 2006 5 28 /04 /avril /2006 10:53

PASSIONS

 

GENEALOGIE: lieux coutumes onomastique

MOYEN AGE:  histoire

BOURGOGNE : histoire géograpie patrimoine

NOBLESSE : familles, blasons, fief;

GEOGRAPHIE : USA

CHINE

EUROPE

OCEANIE

AFRIQUE

CULTE MARIAL

CHATEAUX

CATHEDRALES

PONTS

PEINTURE ; expressionnisme, surréalisme,

 KLIMT,

 KOKOSKA,

HARTUNG,

ZAO WU KI,

MARY CASSAT,

NICOLAS DE STAEL,

FUJITA,

PICASSO,

COURBET,

MANET,

MONET

SCULPTURE ; BARYE,

RODIN,

GIACOMETTI,

BROUSSAI,

LETTA,

M DEGLUAIRE

PHOTOS : cartes postales; BROUSSAI, MAN RAY, DOISNEAU

VOITURES ;

BUGATTI,

FERRARI,

VOISIN

MUSIQUE ; ROCK,

POP,

TEXTES

BRASSENS

REGGIANI

NOUGARO

MUSIQUE CLASSIQUE ;

BACH,

MOZART,

PERRE GYNT

JAZZ ;

MILES DAVIS,

CHET BAKER

COLTRANE

VARIETES

RITA MITSOUKO

 

LITTERATURE :

polar,

SF,

histoire,

thriller,

PHILOSOPHIE :

ARISTOTE,

PLATON,

 SPINOZA

POESIE ;

ARAGON,

 PREVERT

CHATS

ROSES

CACTUS

MAQUETTES

CANEVAS

CINEMA

CUISINE

INFORMATIQUE

VOYAGES

MEUBLES et MOBILIERS

VINS et ALCOOLS

JOGGING

BD

FEMMES

 

 

 

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