La Bresse est un ancien fond de lac qui se vida à l ère quaternaire.
Ce canton appartint d'abord aux Séquanes, peuple gaulois de la région de Besançon, puis il fut réuni aux Ségusiens qui habitaient le Lyonnais et le Forez. Il fut encore séparé de ces derniers et
forma un pays particulier sous le nom de BRIXIUS SALTUS, entièrement couvert de marais et de forêts.
Lorsque César décida la conquête de la gaule, des routes furent construites et les forêts furent défrichées. Après les invasions, la région louhannaise appartint aux Burgondes, puis aux Francs.
Sous les Mérovingiens, elle dépendait tantôt du royaume de Bourgogne, tantôt du royaume de France, suivant qu'ils sont rattachés ou séparés.
Lorsque la France est divisée entre les fils de Charlemagne, la Bresse se trouve située entre les trois royaumes de Lothaire, Charles le Chauve et Louis le germanique. En 878, le fils de Charles
le Chauve donne Louhans, qui était alors une ville, à l'abbaye de Tournus. Dans le Louhannais, la population s'accroît et plusieurs paroisses rurales se développent, dont celle de Ménetreuil.
La date exacte de la fondation de l'église de Ménetreuil n'est pas vraiment connue. Une charte du XIIe siècle mentionne Ménetreuil : Ecclesia de Monistrolio, 1155 (manuscrit Desroches). La
paroisse était du diocèse de Lyon, sous le vocable de saint Pierre. Le patronage de la cure appartenait aux moines de Gigny (Jura). Ménetreuil dépendait de la Châtellenie de Cuisery, une des plus
grandes maisons nobles de la Bresse, celle des sires de Bâgé, dont l'importante seigneurie avait pour première origine une concession faite au Ixe siècle par le roi Louis le Débonnaire, en
récompense des services militaires à Hugues, gouverneur des frontières, qui fut le premier comte de Bâgé et marquis de Bresse.
Ménetreuil comportait trois seigneuries :
· Rambeau
· Le Devu
· Montjay, qui eurent aussi leurs châteaux.
· Celle de RAMBEAU, la plus ancienne, avait appartenu à Jean de Charnez au XIVe siècle et tirait son nom de la femme de ce seigneur, Jeanne Ramboz, qui fonda en 1377 une chapelle en l'église de
Ménetreuil.
· Celle du DEVU avait appartenu aux sires de Brancion et s'était fondue, depuis longtemps, ainsi que celle de Rambeau, dans la baronnie de Montpont
Les terres faisaient partie de la baronnie de Montpont, avec sa tête, les seigneurs de ce nom ; la famille de MONTPAON, famille noble alliée à la famille de Brancion. Il y eut ensuite la famille
de Vienne ; à la fin du XVe siècle, la famille d'Hochberg, puis les d'Orléans, les Longueville. Au XVIe siècle, arrivèrent les Saulx-Tavannes ; en 1702, reprise de fief par les Fyot de La Marche.
La baronnie de Montpont et la seigneurie de Montpont passent d'abord à François, conseiller au Parlement de Paris, né à Dijon ; puis à Claude; comte de Bosjean, président à mortier au Parlement
de Bourgogne, puis à leur fils Claude-Philibert, comte de Bosjean, Baron de Mervans et de Montpont, premier président au Parlement de Bourgogne ; puis au fils de Claude-Philibert, Jean-Philippe,
mort en 1772.
Les seigneurs de ces terres rendaient foi et hommage au seigneur, Messire Fyot de la Marche, baron de Montpont.
La paroisse de Ménetreuil était alors comprise dans l'archiprêtré de Bâgé, du diocèse de Lyon.
La justice de Ménetreuil dépendait du bailliage de Chalon, et plus particulièrement de Claude Vitte, avocat à la cour et lieutenant au bailliage de Chalon.
Ménetreuil (cf. Les contes de Panurge de Jacques Roy) viendrait du séjour de ménestrels ou ménétriers, du bas latin MENESTEREUS, MINISTRELLUS, diminutif de MINISTER, provençal "menestral" =
artisan, joueur d'instrument, sorte de trouvère ; mais il s'agit là d'une interprétation fantaisiste ; il est évident que Ménetreuil vient de MONASTERIOLUM, petit monastère.
Le suffixe -IOLUM, -IOLUS donne -euil ou -éol.
Les formes d'archives de Ménetreuil sont :
· 1155 Ecclesia de Monistrolio (Manuscrit Desroches)
· 1183 Monestrul
· XIIe siècle Ecclesia de Monisteriolo, Monestrel
· XIIIe siècle Monestruel (cartulaire de Savigny)
· XVe siècle Montestruel
· XVIe siècle Menestreul
· 1578 Menestreux (Inventaire des fiefs)
· 1648 Monestreuil
· 1697 Menestreuil
· 1734 Menetreux
· 1816-1938 Ménetreuil
Page histoire tirée en partie du livre de Maryse GIOVACCHINI.
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· Celle de MONTJAY, qui passa aux Fyot, eut son château "motte de Montjay et île sur la Sane qui l'environne, pont-levis et pont dormant" (1578, Inventaire des fiefs). Un château du XVIIIe
siècle, rebâti en 1730, ne fut démoli que de nos jours.
Ménetreuil, comme toutes les paroisses de la Bresse du sud usait du droit écrit, c'est-à-dire qu'on y observait les lois romaines comme droit commun
Toute la zone centrale des Prés de Ménetreuil est occupée par une prairie humide et inondable (de grande valeur patrimoniale).
Traditionnellement exploité comme trois prairies de fauche, cet espace dispose d'une grande diversité floristique et en particulier deux espèces protégées (orchis à fleurs lâches, gratiole
officinale et oenanthe de Silaus). Des pieds sont répartis sur la quasi-totalité du site.
A noter, d'un point de vue ornithologique, la prairie est un site de nidification pour le courlis cendré, une espèce menacée à l'échelle européenne :Le râle des genêts, dont les effectifs sont en
forte baisse trouve également ici un terrain idéal de nidification...
Les limicoles (chevaliers culblancs, bécassines des marais, etc.) y font une escale lorsque le moment des migrations bat son plein. L'hiver n 'est plus très loin !
Diverses espèces de passereaux et de rapaces profitent du bocage et des boisements bordant le site. De plus, dans le domaine piscicole, cette prairie constitue une frayère à brochets durant les
crues de printemps. Elles interviennent à partir de la confluence de l'ancien et du nouveau tracé de la Sâne. Ce type d'habitat est classé d'intérêt comunautaire.