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19 juin 2022 7 19 /06 /juin /2022 07:56

La vérité du pouvoir de Macron est ensuite dans le triptyque suivant : contrôler, discriminer, réprimer. Ces trois actions propres à l’exercice d’un pouvoir autoritaire ont comme particularité, dans nos démocraties post-libérales, d’avancer masquées. Le masque du contrôle de masse sera l’application ludique sur un smartphone et la liberté illusoire qu’elle procure. Au passage elle fait perdre un droit fondamental – celui d’aller et venir - pour une liberté consentie par le législateur. Le masque de la discrimination sera le bon sens de la majorité et la tyrannie de l’égalité. Et celui de la répression sera l’exclusion des minoritaires. Comme l’objet du délit est l’infraction à la protection d’autrui face à une maladie potentiellement mortelle, la criminalisation des non-vaccinés est déjà là. Le non-vacciné devient à lui seul la maladie. Il sera le contagieux, le paria. En un mot : le Mal.

Enfin, la vérité ultime du pouvoir de Macron, peut-être son rêve le plus fou, son fantasme de démiurge – qui est en passe de se réaliser si la rue n’est pas en mesure de l’arrêter– est que les citoyens deviennent eux-mêmes les acteurs du contrôle, de la discrimination et pourquoi pas de la répression.

Macron, depuis le début de son mandat, est redoutable dans sa capacité à mettre en place les leviers de la servitude volontaire et de la division. Il a fait la guerre aux Gilets jaunes et aux plus pauvres, avec la violence que l’on sait, une violence inouïe - nous n'oublierons jamais cela. Une violence moins visible résulte de l’exercice de son pouvoir : instiller la confusion, provoquer la division, fragmenter la société en multipliant les conflits. Et quoi de mieux, pour exceller dans cet art, que de faire du peuple l’agent de sa servitude? Il reviendra aux cafetiers de  trier leurs clients, aux patrons de fliquer leurs employés, aux soignants non vaccinés de démissionner alors que l'hôpital est exsangue, et aux proviseurs de tenir registre des élèves non-vaccinés afin de les mettre à distance chaque fois qu’un cas positif sera signalé dans une classe. Au passage, le passe sanitaire fonctionnera comme un destructeur de socialité en une période où nous n’avons jamais eu autant besoin de retisser des liens.

Il y a quelques mois encore, tout le monde s’accordait sur le fait qu’il était hors de question de dévoiler à un employeur ou à qui que ce soit, la situation vaccinale d’une personne. Aujourd’hui Macron, son gouvernement, le parlement, tous appuyés par le Conseil constitutionnel, instituent le viol permanent du secret médical. Aujourd’hui des milliers de salariés refusant de se vacciner, seront soumis non seulement à l’épée de Damoclès d’une suspension de contrat et d’un possible licenciement, mais aussi au jugement de leur hiérarchie et de leurs collègues, et possiblement à la vindicte publique dont on sait qu’elle fait des ravages sur les réseaux sociaux.

Macron, c’est la guerre permanente, la guerre injectée comme un virus mortel au sein du corps social. Le président-Jupiter brûle tout sur son passage. La répression du mouvement des Gilets jaunes et l’instrumentalisation de la crise sanitaire constitueront assurément les séquences politiques les plus marquantes de sa présidence.

Les derniers mois de ce quinquennat calamiteux pourraient être les plus dangereux pour nos libertés et ce qui subsiste d’une bien fragile paix civile. Les colères accumulées pendant l'un des plus puissants mouvements sociaux depuis l’après-guerre et la violence de la gestion politique de la pandémie sont sur le point de fusionner et pourraient provoquer une redoutable explosion sociale, spontanée et immaitrisable.

Pascal Maillard

On ne pourra pas continuer longtemps à « sauver la République » tous les cinq ans et avoisiner les 60% d’abstention le reste du temps. Nul besoin d’être anarchiste pour saisir que le rejet du suffrage ne dit pas rien. Il dit même tout l’inverse : en l’espace d’un demi-siècle, le taux d’abstention – aux législatives et aux municipales – a doublé. C’est, on le sait, chez les ouvriers qu’il culmine : les gueules cassées du libre-échange de droite comme de gauche. Le dégoût populaire l’emporte en des proportions telles que les scrutins finiront pas ressembler à des télé-crochets : un podium pour une poignée de votants. Ultime étape de la « démocratie » parlementaire sous ère néolibérale : l’Assemblée représentera un peuple qui n’entend plus qu’on le représente. Planter des écluses entre les ruines, c’est un peu court.

Que nous ne vivions pas en démocratie (il faut être éditorialiste pour prétendre le contraire) n’implique pas que nous vivions en dictature (il faut être éditorialiste pour croire que compter jusqu’à deux relève de la pensée) : car entre le pouvoir au peuple et la mise au cachot du moindre opposant, il est quelques échelons. Comme, par exemple, l’oligarchie capitaliste qui nous régente. Le régime macroniste mérite de s’écrouler en un bruit d’arbre mort ; c’est là une simple question d’hygiène – une toilette de chat, disons. Car l’essentiel est ailleurs : faire de la politique. C’est-à-dire sortir enfin du cadre.

 

Joseph Andras et Kaoutar Harchi

En 2017, il fallait disposer d’une singulière candeur pour imaginer que le héraut du bloc bourgeois fût à même de « faire barrage » à la candidate fascisante-républicaine. En 2022, la candeur aura tout de la complicité active. Car, entre-temps, il y a eu deux ou trois choses – l’actualité chassant celle de la veille, sans doute n’est-il pas vain d’y revenir. Nous avons vu les mains arrachées d’Antoine, Frédéric, Ayhan, Gabriel ou Sébastien ; vu l’éborgnement de Jérôme, Gwendal, David, Patrick, Vanessa, Eddy, Franck, Alexandre ou Manuel ; vu la mâchoire éclatée de Sébastien, les os brisés de Laurence, le visage meurtri du petit Lilian et la plainte de sa mère classée sans suite ; vu la tête fracassée de Zineb Redouane et son assassin de policier couler des jours heureux ; vu des adolescents de Mantes-la-Jolie alignés contre un mur, genoux à terre, par ce qui n’était pas un régiment de soudards en opération impériale mais seulement les-dépositaires-de-l’autorité-publique, hilares pour l’occasion ; vu les trois gendarmes à l’origine de la mort d’Adama Traoré demeurés impunis ; vu les professeurs, les soignantes, les pompiers, les étudiants, les avocats, les photographes et les journalistes de terrain se faire matraquer et gazer. Le régime macroniste a cogné dans un débridé tel qu’il émut jusqu’à Erdoğan – L’Obs nous avait toutefois prévenu dès le mois d’avril 2017 : Macron incarne « à la fois un projet, un élan, un espoir de renouvellement ».

Nous avons vu Castaner et Darmanin, col éclatant, cravate sans pli, morgue de truands, nier l’entier des violences policières ; vu un chargé de mission de l’Élysée faire le coup de poing en manifestation ; vu Blanquer déclarer que les recherches intersectionnelles (qu’être une femme de ménage arabe entrave le champ des possibles, seul un ministre de l’Éducation nationale, doctorant en droit et fils d’avocat, ne peut l’entendre) ont partie liée avec le terrorisme islamiste ; vu Macron citer Maurras dans le texte – qui, on s’en souvient, appelait à fusiller Léon Blum d’une balle dans le dos – puis, huit mois plus tard, s’élever contre le « séparatisme islamiste », c’est-à-dire déclarer ouverte la chasse nationale aux musulmans, aux musulmanes et à tout ce qui s’apparente à quelque manifestation publique de foi islamique ; vu l’intellectuel organique du milliardaire Bolloré (plus connu sous le nom de Zemmour et le titre de multirécidiviste du paysage audiovisuel français) féliciter Darmanin au grand jour sur la portée « tout à fait positive » du projet de loi qui s’ensuivit.

Nous avons vu la construction quotidienne d’un ennemi intérieur à travers l’élaboration de ce projet – adopté en première lecture à l’Assemblée le mois dernier. Cet acte d’isoler, de séparer, de ségréguer au nom de l’inclusion dans la République atteste du refus historique de partager avec les descendants de l’immigration postcoloniale le même espace politique d’existence : chaque pan de ce texte en porte la marque. Il faut d’ailleurs voir Schiappa dans ses basses œuvres : « Je veux être claire : ce n’est pas moi qui risque l’excision, le mariage forcé ou la polygamie, car ce ne sont pas les coutumes qui existent dans la culture dans laquelle j’évolue. » C’est en ces termes que, dans un entretien au Point, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur en a justifié le volet « féministe ». Un volet qui prévoit de lutter contre la polygamie, les mariages contraints et la délivrance de certificats de virginité – mauvaise pioche : le corpus législatif français le réprime et l’interdit déjà. Le macronisme prend les mots et leur arrache la peau : « révolution », « progrès », et maintenant « féminisme ». Pourfendre la lapidation imaginaire des femmes parfumées et trouver « si délicat » Darmanin, trafiquant bien réel en relation sexuelle : la signature Schiappa. Mettre au ban les femmes musulmanes du groupe des femmes au motif que les violences patriarcales qu’elles subissent bel et bien seraient propres à une culture, à une religion, et non à la transversalité du patriarcat lui-même : la signature Schiappa. Arguer d’une prétendue politique de protection gouvernementale pour mieux justifier le traitement inégalitaire de certaines femmes au nom des droits des femmes : la signature Schiappa.

Nous avons vu les efforts déployés par la camarilla gouvernementale pour construire de toutes pièces, encore et toujours, inlassablement, ce continuum de complicités allant de ce quelque chose que serait l’islam à cette autre chose que seraient les crimes et les massacres terroristes, en tout point atroces. Fût-ce au prix d’attenter à l’État de droit par la remise en cause des libertés fondamentales. Le principe de laïcité – voué, notamment, à garantir la neutralité du service public – se verra appliquer aux agents servant l’État bien que n’étant pas fonctionnaires. Quant aux associations régies par la loi de 1901, elles devront, elles, signer un « contrat d’engagement républicain » afin de pouvoir bénéficier de financements publics. À croire, au fond, que le groupe majoritaire est prêt à se priver de droits pourvu que les groupes minoritaires n’en bénéficient pas – à moins que nos « représentants » n’aient que faire de cette « démocratie » dont ils détricotent pas à pas les mailles essentielles, certains que, suivant la loi bien connue du plus fort, ils survivront aux troubles qu’ils vont semant. Une difficulté, pourtant, a surgi face à eux : car comment, dans le cadre d’un projet de loi se devant d’être général, parvenir à ne cibler qu’une partie spécifique de la population ? Comment affirmer, en discours, que tout un chacun est concerné, quand, en actes, ce ne sont que quelque-uns que l’on sait ciblés ? Il leur fallut troubler les eaux. Les représentants des autres cultes et des associations de parents d’élèves se sont alors plaints d’être injustement amalgamés… Amalgamés à qui ? À la minorité musulmane, bien sûr. Cela au point que, de tribunes bancales en discours plaintifs, la seule revendication déployée par les membres de cette frange éprouvée par quelques dégâts collatéraux a consisté à réclamer de ne pas être traitée comme ces musulmans qu’ils ne sont pas. « Erreur indifférentiste », s’est égosillée sans tarder la feuille de chou du fascisme gaulois – Valeurs actuelles, oui, où le gouvernement défile comme on va à confesse.

Tout ceci, nous l’avons vu. Comme nous avons vu la ferveur maccarthyste de Vidal, désireuse d’auditer le CNRS après que Macron avait confié dans l’isoloir, l’an passé : « Le monde universitaire a été coupable. Il a encouragé l’ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon. Or, le débouché ne peut être que sécessionniste. » Voici donc que le pays entier se met en tête de traquer l’« islamo-gauchisme » – du Figaro à CNews, on apprend qu’une « large majorité » des Français croit, tout pareil à Madame la ministre, que l’alliance politique entre charia et communisme des Conseils « gangrène la société et l’université ». On en rirait, si des travaux de recherche, des intellectuels et des militants ne se trouvaient pas cloués au pilori. Faut-il rappeler que les airs d’hégémonie prêtés à cet ensemble disparate de réflexions tiennent de la chimère et, plus encore, du cas d’école de complotisme ? Une étude établie sur une quinzaine de revues de sciences sociales rapporte ainsi : de 1960 à 2000, la question raciale n’occupe que 2% des publications ; de 2015 à 2020, 3%. On a bien lu.

Convier la force publique à ouvrir tous les boutons de sa chemise, monopoliser l’attention collective sur la minorité musulmane quand le pays compte dix millions de pauvres et saturer le champ médiatique de signifiants identitaires au lendemain du soulèvement social des gilets jaunes : il faut l’agilité d’esprit d’Amélie de Montchalin pour jurer que ça s’appelle « combattre le RN ». En manière d’obstruction, le régime macroniste a seulement préparé le terrain au parti de « la France en ordre ». Sa digue a tout d’un tapis roulant ; par suite : non sans une certaine joie, Le Pen fait savoir qu’elle aurait « pu signer » le livre de Darmanin (Le Séparatisme islamiste. Manifeste pour la laïcité), lequel Darmanin reproche à Le Pen (toutefois étourdie de se trouver ainsi doublée sur sa droite) d’être trop « dans la mollesse » et « pas assez dure » sitôt qu’il est affaire d’islam. Lutter contre les-ennemis-de-la-République en trouvant que les-ennemis-de-la-République manquent de fermeté : personne n’aurait pu l’inventer. C’était sans compter l’ingéniosité du gros potage « progressiste » qui remplit les têtes du pouvoir : pas vraiment de gauche, pas vraiment de droite, un peu d’« âme des peuples », un peu de « quête de transcendance » – et puis, surtout, ce qu’il faut de fric. Voilà qui flanque à la résistance une drôle de mine.

« Comme il est suave, Emmanuel. Et sexy », apprenait-on dans les colonnes du Monde en 2016. « Emmanuel Macron incarne la plus incroyable aventure politique de la Ve République », renchérissait L’Express quelques mois plus tard. Tout Paris eut pareillement des vapeurs ; on connaît la suite : « vote utile » et victoire sans socle [1] du candidat des cadres supérieurs et de la mondialisation chanceuse, puis des blindés dans les rues et le sang de ceux « qui ne sont rien » sur le goudron – les dents, les yeux, les mains, les mâchoires. Les crétins ont pour eux d’avancer sans pudeur : ils se plantent devant les phares et crient : « Alors, c’est Le Pen que vous voulez ! » Nous la voulons si peu que nous ne voulons plus de celui qui lui déblaie la route. Mais le chantage à la République ne tient plus : le RN se targue, chaque jour passant, d’être le principal défenseur de l’institution en question. Quand la presque totalité de l’espace politique s’agrège religieusement autour d’une seule et même notion, il est temps de prendre acte de sa déroute.

On ne pourra pas continuer longtemps à « sauver la République » tous les cinq ans et avoisiner les 60% d’abstention le reste du temps. Nul besoin d’être anarchiste pour saisir que le rejet du suffrage ne dit pas rien. Il dit même tout l’inverse : en l’espace d’un demi-siècle, le taux d’abstention – aux législatives et aux municipales – a doublé. C’est, on le sait, chez les ouvriers qu’il culmine : les gueules cassées du libre-échange de droite comme de gauche. Le dégoût populaire l’emporte en des proportions telles que les scrutins finiront pas ressembler à des télé-crochets : un podium pour une poignée de votants. Ultime étape de la « démocratie » parlementaire sous ère néolibérale : l’Assemblée représentera un peuple qui n’entend plus qu’on le représente. Planter des écluses entre les ruines, c’est un peu court.

Que nous ne vivions pas en démocratie (il faut être éditorialiste pour prétendre le contraire) n’implique pas que nous vivions en dictature (il faut être éditorialiste pour croire que compter jusqu’à deux relève de la pensée) : car entre le pouvoir au peuple et la mise au cachot du moindre opposant, il est quelques échelons. Comme, par exemple, l’oligarchie capitaliste qui nous régente. Le régime macroniste mérite de s’écrouler en un bruit d’arbre mort ; c’est là une simple question d’hygiène – une toilette de chat, disons. Car l’essentiel est ailleurs : faire de la politique. C’est-à-dire sortir enfin du cadre.

 

Joseph Andras et Kaoutar Harchi

Longtemps, notre beau pays tempéré l’a cajolé en toute décontraction. Le Soleil était le petit prince des étés attendus et fêtés. Ce lion paresseux et débonnaire laissait doucement onduler sa crinière caressée par la brise de mer, tout à sa satisfaction de régner sans s’appesantir. Il était le pourvoyeur de bonheurs décolletés et d’ardeurs embuées. Il faisait mûrir melons dodus et abricots fendus, avant que ses cerises nous fassent des pendants d’oreilles. Il était certitude d’épis moissonnés et de farines légères au porte-monnaie. C’était avant que Poutine s’acharne à faucher en Ukraine le blé des libertés.

«Soleil», le mot laissait envisager vacances et insouciance, beaux jours et amours débutantes, marques de maillot et nuques rafraîchies avant d’entrer dans l’eau. C’est fini, l’astre du jour est désormais une pandémie d’une nature autrement sérieuse que le Covid-19. Ses canicules sont autant de vagues qui cognent contre les parapets branlants élevés à la diable par une humanité imprévoyante et prise de court. La malignité du bon bougre devenu satrape fourchu tient au fait que la périodicité de ses agressions n’est pas réglée comme le lunaire horaire des marées. Il peut frapper l’hiver, au point qu’on se réjouisse bêtement de la douceur infusée dans la tristesse des ciels. Mais quand il cogne au solstice de juin, la panique met la main au collet d’un Hexagone qui commence à admettre que la note va être salée quand l’acier des rails surchauffe et que les TGV, fierté nationale et aménageurs du territoire, doivent ralentir.

 

Les Hercule technicistes qui font la gloire de l’Occident voient leur optimisme transpirer à grosses gouttes. Et les développeurs durables dont je suis ne se portent pas mieux. Ils pariaient sur le génie créatif des bipèdes omnivores. Ils ne sont plus certains que la mutation pourra réussir. Car ce brave Soleil, bel ami à Ray Ban, Tom Cruise des années 80 dépensières, flambeuses et bronzées a giorno est en train de se révéler Top Gun destructeur, sinon adhérent suicidaire à l’ordre du Temple solaire. En face, se rengorgent les prophètes de malheur et les caïds du «j’vous l’avais bien dit !». En France, ils bouclent gris ou blond et préfèrent l’autocratisme décroissant au procédé électif. Il y a Aymeric Caron, 50 ans, procureur médiatique devenu député Nupes qui veut réserver le permis de voter aux éveillés ou Arthur Germain, 21 ans, fils d’Anne Hidalgo et capital nageur de Seine maternelle, qui met les bulletins à la poubelle.

Archive (17 avril 2001)

Mais il est compliqué dans une société caféinée à l’instantané d’anticiper au long cours et de sortir du présentéisme. Le retour de la notion de planification est le signe que celle-ci avait… disparu. Surtout, la civilisation de l’accès pense que les compteurs peuvent toujours se remettre à zéro pour permettre aux éternels branleurs que nous sommes de recommencer la partie à l’infini. Sans compter que personne ne voit pourquoi le métavers ne pourrait être climatisé afin qu’y clignote l’autonomie ludique et dissociée.

Longtemps, le Soleil ne fut qu’un contestataire sympathique, qui pouvait juste pourrir la saison par sa défection ou planter des plumes dans le croupion des automnes indiens. La puissance et la gloire appartenaient à Louis XIV, le Roi-Soleil initial, et à ses descendants. L’Etat, c’était eux et ce fut nous aussi, tant la démocratie a rayonné jusqu’à ce qu’elle paraisse prête à s’éclipser, entre dégoût, désintérêt ou incurie des citoyens consommateurs. Plus négligents que fatigués, ils sont trop habitués à être livrés en temps et en heure sans jamais lever leurs fesses du sofa, pour faire autre chose que taper sur l’écran noir de leur convoitise et de leur indolence.

Il est presque mort le Soleil de la raison délibérative et de la délégation de pouvoir. La violence des débats, entre pugilats outrageux et hallalis funestes, n’est que le cri d’un mourant, si ce n’est la plainte d’un membre fantôme, abstention valant auto-amputation. Et cela ne va pas s’arranger si les humains qui pensaient en avoir fini avec les humeurs du ciel en redeviennent tributaires. Que se serait-il passé si dimanche 19 avait ressemblé à samedi 18, et si la canicule avait continué à crisper sa poigne de fer sur l’ensemble du pays ? Qui serait sorti sous le cagnard pour se traîner jusqu’à l’isoloir ? Les vieux croûtons de Macron ou les méchants jeunes de Mélenchon ? Est-ce que la sinistre déclaration de catastrophe naturelle aurait obligé à reporter le scrutin ?

Ironie de l’histoire, les Roi-Soleil républicains deviennent accessoires à l’heure où le Soleil roi impose son imperium, en Néron incendiaire. Ce chef du système qui porte son nom était censé donner la même couleur aux gens, simplement. Désormais, il les consigne à l’ombre et les cloître dans leur invisibilité numérique, loin des pales du ventilo démocratique qui ne semble plus brasser que du vide.

Luc le Vaillant

10 Avril 2022. Aujourd'hui je rentre en résistance. Jamais je ne pourrais voter au deuxième tour de l'élection présidentielle. Choisir entre la peste et le choléra, ce n'est pas possible.

13 Avril 2022. Ca y'est nous sommes en campagne pour le deuxième tour des élections présidentielles. C'est le moment des ralliements de dernière minute, des tractations pour espèrer un morceau du fromage, un ministère, une place de conseiller, de député; être dans l'équipe gagnante. Oubliées les insultes et positions d'opposition de la semaine dernière. Tout le monde veut en être, de cette nouvelle épopée de notre Jupiter de pacotille.

C'est le moment de choisir entre le fascisme d'état et le néolibéralisme esclavagiste.

Certes, l’époque est d’une violence telle que, dans tous les domaines, on semble réduit à des choix négatifs, à l’effort pour empêcher des catastrophes. Mais justement la catastrophe, ce n’est pas un risque, en un peu plus grand. C’est pire qu’un risque. C’est d’une autre nature, cela change tout. Luttons donc contre le pire, dans chaque domaine, pour l’éviter, dans tous les domaines. C’est le choix qui rend tous les autres possibles.

 

👑 MACRON : LE ROI EST NU
– Le Régime ne repose plus sur la mobilisation mais sur la démobilisation –
Échec absolu du «grand meeting» d'entre-deux tours à Marseille samedi 16 avril. Quelques dizaines, voire quelques centaines de personnes, au mieux, ont assisté au discours de Macron. Malgré les plans serrés des équipes de communication de LREM, il était impossible de cacher l'échec : le président est seul. À Avignon la candidate d'extrême droite réunissait encore moins de monde. Autant dire que les deux finalistes sélectionnés par les médias sont massivement détestés : ils ne suscitent, ni l'un ni l'autre, ni adhésion, ni enthousiasme. À ce titre il n'est même pas étonnant que dans notre période post-démocratique, ce soient les deux candidats qui n'ont pas mené campagne, pas assumé de débat, qui soient en finale.
Au même moment, au moins 10 fois plus de personnes manifestaient contre Le Pen et Macron dans les rues des grandes villes de France. Ce qui est déjà historiquement faible : lors des séquences d'entre-deux tours des scrutins précédents, les mobilisations réunissent régulièrement des centaines de milliers de personnes.
Qu'est-ce que cela signifie de notre époque ? Nous ne sommes plus en période de grands débats, de grandes idéologies, ni même des grands régimes autoritaires. Les dictatures du passé comme les grands mouvements politiques, reposaient sur la «mobilisation». La légitimité venait des masses populaires. On pense aux meetings gigantesques, aux grands évènements militaires, aux démonstrations de force. Aujourd'hui, les autocrates sont incapables de mobiliser qui que ce soit. À part leur minuscule garde rapprochée et la police.
Dans ce régime à bout de souffle, les dirigeants actuels ne peuvent pas compter sur la mobilisation, au contraire, ils organisent la démobilisation. La résignation généralisée. Le cynisme. L'absence de perspectives. L'horizon politique des tyrans, c'est une population confinée, soumise et dépressive. Toute prise de rue, toute organisation commune est vue comme un danger. Fête de la musique réprimée dans le sang, manifestations interdites, associations dissoutes : l'horizon, c'est une société morte, qui n'a plus de réflexe, plus de contre-pouvoirs. C'est ce que Poutine a réussi à faire en Russie. Cela lui a pris 20 ans.
Nous voici au temps des régimes vides. Des colosses aux pieds d'argile. Les puissants n'ont pas de soutien. Les élus ne le sont que parce qu'ils suscitent une détestation un peu moins forte que leur adversaire. Le Roi est nu. Il peut donc être destitué.
 
 "Si les mots de Le Pen tuent, le silence sous Macron torture. Alors les gens, ils se disent, consciemment ou pas, plus de torture, viva la muerte, que ça saigne ! Peut-être que ça fera circuler le sang démocratique ? Posture éminemment romantique : « Plutôt la barbarie que l’ennui », proclamait déjà Théophile Gautier. Les gens veulent une saignée comme sur un corps malade. C’est ça je crois la menace Le Pen en 2022, un élan vital qui se dirait par la mort, essayer le pire, fermer les yeux et laisser le pire venir, pour voir. Comme ça, pour voir que ça fait pendant cinq ans. Les yeux fermés. Le film qui dirait le mieux cette période d’entre-deux tours, ce serait Elephant de Gus Van Sant. Une certaine beauté du désespoir. Une certaine attente. Un passage à l’acte. L’horreur d’un carnage. "Olivier Steiner
 

Le 1er mai 2002, il y a 20 ans, la place de la République était saturée de manifestants. Dans les 800 000 manifestants. J'étais prêt de la camionnette des jeunesses communistes et de celle de SOS Racisme, le 2ème tour des présidentielles opposait Jean-Marie Le Pen à Jacques Chirac.

Qu'en reste-t-il ? ...

2018 - 2019, fichage Hopsyweb des personnes admises en hospitalisations psychiatriques sans consentement tous cas de figure, 2019, croisement de ce fichage avec celui des fichés S pour cause de liens avec des visées terroristes ; stigmatisation néo - sarkozyste des personnes suivies ou ayant été suivies en milieu psychiatrique ; chasse aux sorcières parmi les personnels soignants ; les mouvement d'usagers alignés et neutralisés avec distribution de subsides, quelques carrières ouvertes, mais tout de même la parole se libère via l'internet ; carence constatée de la "démocratie sanitaire" à partir des confinements successifs ; carcéralisation des prises en charge ; réforme en traînant des pieds des décisions de maintien en isolement - contention en psychiatrie ; population handicapée placée résolument non prioritaire en réanimation durant les flambées de la pandémie de Covid 19 ; un peu plus de chasses aux fous et aux marginaux à travers le pays ; manifestants estropiés, éborgnés = > interdiction de fait de manifester ...

"Votez correct braves gens pour qui tiendra la matraque ces prochaines années..." ...

Allons bon !  

André Bitton

 

📺 LE NON DÉBAT, ÉPILOGUE D'UNE NON CAMPAGNE
– Pathétique spectacle pour de duo entre le stagiaire de Mc Kinsey et l'héritière fasciste –
➡️ Du jamais vu depuis 1965, époque de diffusion de la télévision dans les foyers. Le «débat» d'entre-deux tours organisé hier soir a réalisé la plus mauvaise audience pour un duel présidentiel : 15,6 millions toutes chaînes confondues, contre 16,5 en 2017, et bien davantage 5 ans plus tôt. En clair, personne ne veut du remake imposé, ce mauvais film écrit par les médias.
➡️ Il n'y a pas eu de campagne. Ni Macron ni Le Pen n'ont pris la peine d'intervenir, d'organiser de meetings, de subir la moindre contradiction. Tout juste quelques mises en scène verrouillées. Pourquoi se seraient-ils fatigués ? Les deux candidats étaient sélectionnés d'office. Depuis 5 ans les médias des milliardaires annonçaient l'affiche finale. Leur affiche. Celle choisie par les ultra-riche. Et depuis 5 ans, ces médias ont tout fait pour que le scénario se réalise. En s’aplatissant devant le pouvoir en place, en relayant ses mensonges, et en surmédiatisant l'extrême droite, en popularisant ses thèmes, en banalisant ses représentants.
➡️ S'il n'y a pas eu de campagne, il n'y a pas non plus de confrontation d'entre-deux tours. Un échange plat, à la fois fade et courtois, d'une durée interminable de trois heures. L'extrême droite et la droite extrême ont exécuté leur danse macabre sans passion.
Aucun échange de fond. Pas un mot sur le racisme de Le Pen, ni son héritage fasciste, alors que son parti a été fondé par des nostalgiques de Pétain et d'Hitler. Macron n'a jamais attaqué celle qui lui donnait la réplique, parachevant sa dédiabolisation totale. Et de l'autre côté, Le Pen n'a pas non plus attaqué Macron, alors que son bilan catastrophique lui offrait des prises innombrables. Une médiocrité telle qu'elle ne s'est même pas saisie du récent scandale Mc Kinsey. En réalité, il s'agissait d'un duo complice. Il était écrit depuis 5 ans. Il a eu lieu.
➡️ L'arrogance absolue de Macron, sa façon de répéter ces derniers jours qu'il sera élu par un vote «d'adhésion» à son programme néolibéral et autoritaire montre le sentiment de toute puissance du pouvoir en place. Il semble déjà certain de sa victoire. Le regard dans le vide du président-candidat lors du show télévisé donnait l'impression qu'il imaginait déjà l'après : comment, dès l'élection passée, il compte nous massacrer.
➡️ Avant le premier tour, un sondage évaluait que 80% des français et françaises ne voulaient pas d’un second tour Macron-Le Pen. Depuis le 10 avril, les enquêtes affirment que la population ne veut ni de Macron ni de Le Pen au pouvoir ces prochaines années. Les deux sont globalement détestés. La personne élue dimanche sera celle qui suscite un peu moins de répulsion que l'autre. La mascarade démocratique est à bout de souffle. La politique se jouera ailleurs. Collectivement.
 
Compétence ? Arrogance ? La moue de Macron est l’exemple parfait de l’image polysémique, lue différemment, non seulement en fonction des publics, mais aussi des résultats du match. Car seule l’histoire tranche. Après une victoire de Macron, l’attitude du président-candidat restera l’image de la victoire de la compétence face à «la faiblesse et l’incompétence». Après une victoire de Le Pen, cette image des bras croisés restera l’icône de la défaite historique de l’arrogance.
 
BRAQUAGE ÉLECTORAL EN RÉCIDIVE
– Refusons de subir une décennie de Macronisme –
Malgré Mc Kinsey. Malgré le massacre des Gilets Jaunes. Malgré les ministres mis en examen. Malgré les yeux explosés et les mains arrachées. Malgré les mensonges et le mépris. Malgré l'explosion des inégalités. Malgré l'état d'urgence. Malgré la répression des soignantes, des pompiers, des journalistes, des enseignants. Malgré les étudiants qui se suicident et l'augmentation de la faim. Malgré les dissolutions. Malgré Benalla, Darmanin et BlackRock. Malgré les promesses de détruire tout ce qui reste de conquêtes sociales, il est réélu. Et très largement.
Machiavel reste à l'Élysée. Il a réalisé un scénario rigoureusement identique qu'en 2017. C'est exactement le même braquage électoral. Un candidat soutenu par tous les médias des milliardaires. Une extrême droite portée au second tour par une propagande intensive. Un candidat de gauche diffamé sans relâche, et une opposition contrôlée. Et enfin un chantage au barrage pendant l'entre-deux tours. C'est un hold-up. Tout le monde le savait, c'était écrit, annoncé, analysé. Mais le scénario infernal a été reproduit en copie conforme.
Déjà les journalistes ont Macron plein la bouche. France Inter compare son champion à «Churchill qui a surmonté la guerre», et explique qu'à 44 ans il a réussi un exploit qui rentre dans l'histoire. Même sérénade sur les autres chaines de télévision et de radio. Déjà, les Macronistes fanatisés font la fête sur le Champ de Mars. Ils ont réussi leur braquage.
Nous ne survivrons pas à 10 années de Parti Unique Macroniste avec un super-gouvernement allant de Sarkozy à Jadot. Nous sortons déjà laminés des 5 premières années. Le pays est déjà au bord du fascisme et de l'effondrement social. Des militaires appellent au putsch, les milices d'extrême droite s'arment en toute impunité, le fascisme décomplexé fait 41% des voix. Organisons la résistance dès maintenant. Des rendez-vous dans la rue sont lancé partout. Les millions de personnes qui ont fait barrage en promettant de combattre Macron dès ce soir seront-elles de la partie ?
À Nantes, 21h, croisée des trams.
 
Le passé, décidément, ne passe pas. Après avoir vu ressurgir Vichy et les mérites, manifestement trop méconnus, du maréchal Pétain, voilà réélu un faux jeune, qui cite Gérard Majax (à quand Léon Zitrone ou Sacha Guitry ?), qui rêve à Reagan et Thatcher et qui vient de découvrir l’importance de la question écologique (sur quelle planète, littéralement, vivait-il donc avant ce second tour ?). Le fringuant archaïque, ami des puissants (ceux qu’il a satisfaits en abolissant l’ISF) et des cogneurs (Benalla), rêve et jouit de verticalité, de royauté, d’autorité… Partout en Europe de l’Ouest, ce genre de personnalités est généralement exclu du champ politique. Partout, en effet, des démocraties parlementaires, avec des scrutins largement proportionnels, encouragent la discussion, le débat et une attention à l’intérêt général et au bien commun. La France, elle, est une aire de jeu offerte à des personnalités fragiles qui, tout petits déjà, se prennent pour Dieu ou le Roy. Les asiles, jadis, étaient pleins de gens qui se prenaient pour Napoléon : désormais, ils racontent à leur maman ou à Alain Minc qu’ils seront, un jour, grand chef à plume de toute la Terre.
 
Le résultat est là : une personnalisation extrême, des programmes parfois inexistants, car, comme le dit le candidat Macron, en 2016, «on s’en fout», un scrutin uninominal à deux tours, qui aboutit, pour la majorité des électeurs, à un non-choix. De Gaulle avait trop d’orgueil et de souci du bien commun pour en abuser : il se retira quand il fut désavoué, en 1969. Mais n’est vraiment pas de Gaulle qui veut : en 2022, on peut être «élu» avec 38,5 % des inscrits (dont une grande partie «contre elle» et non «pour lui»), avoir perdu 2 millions de voix et 5,6 points par rapport à 2017, avoir permis une croissance de près de 3 millions de voix de l’extrême droite, et être revêtu du lourd cordon de la Légion d’honneur et de pouvoirs exorbitants (le président des Etats-Unis n’en a pas autant, et de très loin). Est-ce bien suffisant pour continuer à fermer des maternités et détruire l’hôpital (17 500 lits fermés lors du quinquennat qui s’achève) ? Pour abreuver d’argent public les cabinets de conseil qui ont contribué à son élection de 2017 ? Pour fréquenter des voyous épargnés par des parquets compatissants ? Pour assister, sans rien faire, voire pire, à la destruction du vivant ? Pour continuer à se proclamer le «camp de la raison» alors que l’on est confit en idéologie déraisonnable, voire irrationnelle (le «ruissellement», l’«écologie productive»…) ? Pour raconter tout (singer le slogan du NPA, puis de LFI, entre les deux tours) et continuer à faire n’importe quoi ? Pour insulter, ignorer et assouvir ses fantasmes infantiles de toute-puissance ?
 
Il ne faut pas personnaliser outre mesure : le pouvoir grise, isole, peut rendre fou et, de toute façon, la Constitution de 1958 est un appel aux dingues. Les gens qui paradent et caracolent sur les cendres d’une élection par défaut sont le produit de structures mentales archaïques (le mythe du messie, le culte servile du «chef»), d’intérêts patrimoniaux puissants et d’un mode de scrutin obsolète : rappelons que la Constitution de 1958 est une constitution de guerre et de guerre civile (guerre d’Algérie, 1954-1962), voulue par un vieux général patriarcal et défiant à l’égard des parlements qui, au fond, avait fait son temps dès 1968. De Gaulle partit en 1969, mais la Constitution demeura, et demeure toujours. Tant qu’elle demeurera, elle étouffera le débat, assourdira l’intelligence collective et produira des catastrophes : une désaffection croissante à l’égard du suffrage, avant la bascule vers l’autoritarisme, stupidement préparé par la veulerie d’un «pouvoir» impuissant, qui ne tient que par le recours massif à la violence, et sourd aux questions fondamentales de notre temps – le besoin d’intelligence face aux injustices croissantes et à la dévastation du monde.  Johann Chapoutot
 
Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi l'offre politique est si dérisoire, triste, terre à terre, médiocre. Que sont nos hommes politiques ? Ont ils des idées constructives? Veulent ils vraiment changer la société ou bien, vivre de la République, bonne fille, qui leurs donne des moyens hallucinants, voiture, bureau, argent, palais, amnistie? Et qui sont quand mêmes corrompus, avares, assoiffés de pouvoirs et de puissance. Quand ils se font prendre la main dans le pot de confiture, ils crient au harcèlement, ...
 
Dans le monde actuel, avec les bouleversements dus à l'informatisation de la société, au tout numérique, à "l'information" permanente, à la rapidité du changement, nous avons un personnel politique qui vit encore au moyen âge surtout ne pas changer les habitudes.
 
On est bien là, pourquoi changer?
Nous sommes à un tournant de notre société, nous amorçons le déclin. Il y a eudes signes avant-coureurs, les crises financières, la pollution, l'extinction de la biodiversité. Mais comme dans le fim "don't look up", on préfère s'amuser, rire de tout, faire des blagues à deux balles, dire "on verra demain", et rentrer dans son cocon douillet en SUV, et appeler Deliveroo pour se faire livrer une bouffe hyper industrialisée et grasse, et regarder des films  à la con sur Netflix, et prendre des produits pour dormir, car sollicités comme nous sommes sollicités du matin au soir, nous devenons tous hyperactifs, 
LA POLICE MANIFESTE POUR LE PERMIS DE TUER ET ARRÊTE AMAL BENTOUNSI, DONT LE FRÈRE A ÉTÉ ABATTU PAR UN AGENT
Le soir du second tour de l'élection présidentielle, deux hommes étaient abattus par un policier au cœur de Paris. Sur le Pont Neuf, à deux pas de la préfecture, un agent avait braqué un fusil d'assaut et tiré 10 balles en quelques secondes sur un véhicule, pour un refus d'obtempérer. Des tirs à l'armes de guerre. Deux frères, noirs, sont tués, un troisième est blessé. Les faits sont d'une telle gravité que le fou de la gâchette est mis en examen pour «homicide volontaire», une qualification rarissime pour un policier. Malgré les éléments accablants, le tireur est laissé libre à l'issue de sa garde à vue.
En réaction, ce lundi, le syndicat de police d’extrême-droite Alliance appelait à un rassemblement en soutien au policier poursuivi. La manifestation réclamait «la présomption de légitime défense». Cette vieille revendication portée initialement par les partis fascistes n'est rien d'autre qu'un «permis de tuer» en toute impunité de la part de la police. Une police déjà surarmée, gavée de privilèges, et désormais équipée de fusils d'assaut.
À Paris, des familles de victimes de violences policières et militant-es sont venues exprimer leur colère face à cette provocation. Ce midi, face au rassemblement du syndicat policier, des pancartes «Alliance : lobbyistes de l'impunité» et une banderole «la police mutile, la police assassine» est déployée. Mais au bout de quelques secondes, déjà, des forces de l'ordre encerclent le groupe et tentent d'arracher la banderole. Seule la police est autorisée à manifester.
Nadia, membre du «collectif Pour Souheil», un jeune tué par la police en 2021 à Marseille, explique : «Ils nous ont tout de suite nassé, bousculé et violenté. Ils ont attrapé quelques manifestantes qu’ils ont isolées et ils nous ont tous verbalisés». Sabrina Waz, une autre militante sur place, raconte : «les policiers n’ont même pas laissé le temps à la banderole de se déplier qu’ils étaient déjà dessus pour l’arracher. Après cela, nous avons tous subi un contrôle d’identité et certains ont été embarqués». Tous les manifestants exfiltrés et reçoivent une amende pour «participation à une manif interdite».
Cela ne s'arrête pas là. Amal Bentounsi, dont le frère a été abattu d'une balle dans le dos par un policier en 2012, et fondatrice du collectif «Urgence notre police assassine», est embarquée dans un véhicule. Avec elle, au moins deux autres militants sont interpellés.
Non seulement les syndicats policiers organisent une manifestation scandaleuse destinée à soutenir un tireur à l'arme de guerre, après des faits accablants qui ont coûté deux vies. Non seulement ils réclament un permis de tuer. Mais en plus des agents interpellent une victime de violences policières. On ne peut qu'exprimer toute notre solidarité avec Amal Bentounsi, et toutes celles et ceux qui gardent la tête haute face aux violences d’État.
 

 Dans la soirée, une partie du paysage des années à venir sera connu, selon les alternatives dont les urnes auront décidé. D’un côté, le choix contraint – qu’on décide ou non de s’y plier – entre un néolibéralisme autoritaire et un nationalisme xénophobe, entre le mépris social érigé en programme de gouvernement et une phobie raciste comme fondement idéologique. 

Ce qui adviendra dimanche ne nous empêchera pas de continuer d’aimer, de produire, de lutter, de respirer, mais nous le ferons plus ou moins bien ou plus ou moins mal, selon la façon dont le contexte aura changé.

Dimanche, je voterai comme un gouverné, c’est-à-dire comme on ruse ou comme on occupe une place, en n’oubliant pas que le pire n’est jamais sûr. Les chances sont minuscules d’échapper à la tenaille annoncée, pour les années ouvertes par la séquence électorale des Présidentielles et des Législatives, entre d’une part l’extension programmée du domaine du calcul économique à toutes les dimensions de nos vies avec un renforcement de l’État policier pour les récalcitrant.e.s, d’autre part la consécration d’un racisme d’État en lieu et place de politique. 

Qu’attendre des élections ? La préparation d’un champ de bataille, les conditions concrètes de l’exercice même de la politique pour toutes celles et ceux qui s’engagent, loin des ministères, sur des fronts qui nous importent : le droit au logement, l’urgence écologique, la préservation des biens communs, l’accueil des étranger.e.s, l’accès aux soins et à l’éducation, l’économie de productions culturelles qui ne sacrifie rien de leur exigence. 

 

Ceux qui font tout sont priés de laisser parler ceux qui profitent de tout 

Concernant l'élection présidentielle :

Nous n’attendons rien : nous n’attendons pas qu’ils finissent de rendre inaccessibles les savoirs, de polluer les rivières, de capturer les champs, de tout fermer nos endroits, de la poste à la place. Nous savons comment la police, au lieu de servir et de protéger, est la chienne de garde obéissant au doigt du maître, mordant qui on lui dit, autant de fois qu’on lui dit ; nous savons qu’en son sein des hommes de bonne volonté se tuent de le comprendre. Nous savons que les ruines et les faillites du bien commun font leurs fortunes. Nous avons vu les mendiantes sur les docks, face aux yachts. Nous avons vu les ministres bafouer la justice et la loi, nous avons vu les campements incendiés et les gardes impassibles. Nous n’attendons plus.

 

C’est pourquoi nous n’attendons rien. Celles et ceux d’entre nous qui ont le goût du vote iront voter pour le programme où les engagements vont vers les besoins communs de ceux qui savent être frères. Ce programme existe, et nous n’avons pas besoin d’être en amour pour un candidat pour le dire : aider la jeunesse à devenir adulte, cultiver ce nous que nous formons avec nos origines multiples et notre présence commune, prendre soin des malades, protéger les faibles et contenir l’égoïsme qui guette les forts, pour que la richesse soit en partage. Les autres d’entre nous que ce jeu ne convainc pas continueront à ne pas attendre : à se lever chaque matin en se souvenant de ces mêmes besoins communs : le partage, le savoir, le soin, le jardin, la justice et le repos. Agir pour cela, le réaliser un peu, chaque jour : voilà de quoi occuper des siècles de présent, et les humains que nous sommes. Sans attendre.

Fanny Taillandier

Mais la guerre n’est pas qu’un jeu de nations. Elle engage des peuples, des personnes ordinaires, de mouvements civils qui s’y opposent ou qui s’y joignent. Elle est faite d’affects, d’espoirs politiques, de peurs et de désorientations tant l’effondrement de leur monde engagé depuis tant de temps prend aujourd’hui une forme sinistrement concrète. Elle est aussi affaire de positions : assumer en raison où l’on apporte son soutien. Enfin, elle appelle à réfléchir les racines profondes de ces tentations guerrières.  Force est de reconnaître que la guerre économique à coup de politiques étrangères tantôt grossières tantôt obscures devient aujourd’hui une guerre physique dont il n’y a guère à attendre d’apaisement durable. Dans ses jours les plus dramatiques, la nuit est la plus profonde avant l’aube.

 

Alors que nous entrons dans une vie toujours plus diminuée, il nous faut élire un gouvernant. Et à ceux avec qui je m’entretiens, généralement dépourvus de convictions pour l’un ou l’autre candidat, manifestent de façon triomphante leur attachement à exercer ce qu’ils tiennent pour une « responsabilité de citoyen ». D’un ton généralement moralisateur, ils ressassent les mêmes propos élections après élections : choisir le candidat le moins pire.

Dans ce geste d’éviter le pire, on se trouve toujours déjà battu. On s’arrange mieux avec les angoisses qu’avec les solides convictions. Être convaincu, c’est être un idiot en liberté dans un monde verrouillé. J’aurais aimé m’engager avec feu dans cette campagne présidentielles si quelques promesses d’un monde neuf étaient énoncées. Romain Huet

Avec l'entre-deux tours, en France, nous avons eu un aperçu du comportement du pouvoir quand il est pris de panique devant l'hypothèse d'un peu de démocratie parlementaire, qui romprait avec le régime quasi monarchique qu'on a vu à l’œuvre. “Mais rassurez-vous, on parlera plus tard de vos petits problèmes, c'est promis, mais en attendant, tuez-vous toujours plus au boulot pour les actionnaires et les milliardaires et après vos journées, rentrez vite chez vous pour ne pas risquer de saturer les urgences et plus vite que ça ! (et si vous avez l'idée saugrenue de passer une nuit entassé dans le couloir des urgences alors que finalement vous n'aviez rien d'assez grave, vous passerez à la caisse en sortant, salauds de pauvres !). Pas de remplaçant à l'école pour les jours de canicule qui surchauffe les pré-fabriqués de votre gosse ? Pareil, démerdez-vous, fallait prévoir un plan B ! Les instits pourront toujours apporter un ventilateur perso s'ils en ont un… Surtout, il faut pas fâcher les riches avec des dépenses à la con, sinon, ils vont vous abandonner à votre misérable sort de larbins de la start-up nation !  Mais dimanche, venez votez pour la renaissance en marche sinon dès lundi c'est le chaos islamo-gauchiste-zadiste-sovietico-coco, le Venezuellllaaaa avec les chars russes aux portes de Paris et l'invasion de criquets woke !”

 Pourquoi la sphère médiatique accepte-t-elle aussi facilement qu’un gouvernement battu aux élections nommé par un président élu par défaut se dispense de vote de confiance de l’Assemblée et traite de «puérils» ceux qui déposent une motion de censure ? Pourquoi la Nupes est-elle seule à voter une motion de censure quand c’est le seul choix fidèle aux votes des électeurs qui ont battu le parti macroniste ? Ou voit-on pareil cas en Europe ? Mme Merkel a négocié six mois pour faire une coalition ! LREM devait faire de même avec LR. Ils auraient la majorité absolue… Mais non, ils jouent au plus fin : ces gens-là vont créer un désordre permanent.

 

La majorité vous accuse, au contraire, de créer du «désordre» avec votre volonté de faire tomber le gouvernement…

Propagande ! Son gouvernement est-il légitime ? Nous sommes arrivés en tête du premier tour [des législatives]. Mme Borne n’a ni majorité électorale ni parlementaire. C’est un fait. Le déni de réalité va tuer la démocratie. Le paysage des partis a volé en éclats, l’abstention est abyssale, le système institutionnel est en panne. On voit comment les néolibéraux sont voués à l’autoritarisme. Dire «le désordre, c’est la Nupes», c’est juste dire que toute opposition est désormais un ennemi de l’intérieur. Ce sera pire bientôt. Voyez la pente : Macron est soutenu par la droite comme la corde soutient le pendu. A chaque texte, LR en rajoutera à droite car, eux, vont courir après le RN. Nous avons été élus avec un programme. Et pas avec le mandat de le négocier avec eux par exemple sur la retraite à 65 ans.

🇨🇵«PAYS RÉEL», «NATION ORGANIQUE», «GRAND SOLDAT» : MACRON EST-IL PÉTAINISTE ?
- 8 ans de clins d’œil et de soutien à l'extrême droite française -
« Il y a 80 ans, les collaborationnistes du régime de Vichy ont organisé la rafle du Vel d’Hiv. Ne pas oublier ces crimes, aujourd’hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN ». Voilà le message publié par la députée Insoumise Mathilde Panot le jour de la commémoration de la rafle antisémite du Vel d'Hiv, organisée par la police française en 1942. Ces deux phrases, factuelles, ont provoqué une polémique délirante de la part des membres du gouvernement. La députée a été insultée, accusée de « révisionnisme » et même appelée à démissioner. Alors, Macron est-il pétainiste ? Le président tente-t-il de réhabiliter une forme de néo-pétainisme en France ? Éléments de réponse :
➡️2015, Emmanuel Macron vient d'être nommé ministre de l'économie. Le 8 mai, il se rend à Orléans pour célébrer Jeanne D'arc, symbole traditionnel de l'extrême droite. Il estime devant les médias qu'il «nous manque un Roi».
➡️2017, le candidat financé par les lobbys et soutenu par les medias lance son mouvement : « En Marche ». Ce nom interpelle. Le Régime de Vichy avait nommé ses reportages de propagande «La France en Marche». Durant toute la campagne, Macron utilise régulièrement la formule «ni droite ni gauche», qui a été pendant plusieurs décennies un slogan phare du Front National.
➡️Septembre 2018 : à peine arrivé au pouvoir, Macron fait voter la «loi asile immigration» avec le soutien de l'extrême droite. «Jamais un gouvernement n’était allé aussi loin» écrit alors le journal Le Monde.
➡️Janvier 2018 : « France is back », « la France est de retour » répète Emmanuel Macron au forum de Davos, clin d'oeil appuyé à l'extrême droite américaine.
➡️Novembre 2018 : Emmanuel Macron déclare, pour les 100 ans de la fin de la Première Guerre Mondiale, que «Pétain était un grand soldat». Pour rappel, Philippe Pétain a d'abord été antidreyfusard à la fin du 19ème siècle, il a fait fusiller des soldats pour l'exemple pendant la guerre, puis bombardé la population marocaine au gaz moutarde dans les années 1920, avec un autre militaire et futur dictateur : le Général Franco. Pétain a ensuite instauré une dictature nationaliste en France, collaboré avec Hitler et les nazis, et appliqué une politique antisémite qui a conduit des dizaines de milliers de juifs à la mort. Pétain et sa police ont aussi le sang de milliers de résistants sur les mains. Pétain est le seul chef d'État français à avoir été frappé d'indignité nationale. Avec cette déclaration, Macron reprend à son compte tout l'imaginaire et la propagande néofasciste qui insiste sur les «qualités» militaire de Pétain pour mieux le réhabiliter.
➡️21 aout 2019 : à deux reprises Macron affirme que «l’Etat profond» l'empêcherait de se rapprocher de Poutine. Le président reprend littéralement le concept brandi par Donald Trump au même moment.
➡️Octobre 2019 : Macron invite dans son avion privé le magazine d'extrême droite Valeurs Actuelles, et lui offre une interview exclusive, en tenant des propos réactionnaires.
➡️Décembre 2019 : Elie Hatem, figure du militantisme royaliste et notoirement antisémite, fait des selfie avec le couple Macron, tout sourire, à l'Elysée.
➡️Février 2020 : lors d’une rencontre à l’Elysée, Macron évoque le « pays légal » et le « pays réel ». Il s'agit d'un concept du dirigeant de l’Action française Charles Maurras. Un idéologue violemment antisémite, royaliste et pétainiste.
➡️Mai 2020 : Macron appelle le polémiste pétainiste Zemmour pendant 45 minutes pour lui témoigner son «soutien», après que quelqu'un lui ait crié dessus dans la rue. Il commande alors à celui qui sera candidat de l'extrême droite radicale une note sur l'immigration.
➡️Mai 2020 : Emmanuel Macron surprend en utilisant l'expression «enfourcher le tigre». Il s'agit d'un clin d’œil au fasciste italien Julius Evola, auteur du livre «Chevaucher le tigre». Cet ouvrage est une référence connue pour l’extrême droite mystique.
➡️Février 2021 : le ministre de Macron Gérald Darmanin trouve Marine Le Pen « trop molle » lors d'un débat télé.
➡️Juillet 2021 : Emmanuel Macron, prétendu garant de la «laïcité», se rend dans un sanctuaire catholique de Lourdes, célèbre pour un « miracle » religieux : la vierge Marie serait apparue à une jeune croyante. Aucun chef d'Etat français n'était allé dans ce lieu religieux depuis le Maréchal Pétain : le Régime de Vichy exaltait alors une France chrétienne et réactionnaire.
➡️Aout 2021 : Macron impose la « loi séparatisme », une batterie de mesures violemment islamophobes, autoritaires et répressives, saluées par l'extrême droite. Peu après, cette loi est utilisée pour dissoudre des associations musulmanes et militantes de gauche.
➡️Avril 2022 : Joseph Estoup, ancien putschiste d'extrême droite durant la guerre d'Algérie est fait commandeur de Légion d’honneur, avec l’approbation du gouvernement Macron.
➡️Aucun symbole n'est anodin : Macron a célébré sa victoire de 2017 au Louvre, fêté son anniversaire au château de Chambord, et reçu plusieurs fois des patrons et des présidents à Versailles. Choix de lieux monarchiques.
➡️Juin 2022 : le groupe LREM au Parlement élit deux vice-présidents d'extrême droite. Pour la première fois de la 5eme république, l'extrême droite va présider les débats.
➡️Juin 2022 : la première séance du mandat a eu lieu à l’Assemblée, et c’est un député du Rassemblement National qui fait le discours d’inauguration, en rendant hommage à l’Algérie française.
➡️14 juillet 2022 : Macron décrit la France en utilisant le concept de «nation organique». C'est littéralement un concept fasciste, une idée forte qu'on retrouve notamment chez Mussolini et Hitler.
➡️16 juillet 2022 : des députés du RN, parti fondé par des collaborationnistes et des néo-nazis, sont invités par l'Elysée à commémorer la Rafle du Vel D'Hiv.
Macron est-il pétainiste ? Son parcours, ses choix et ses déclarations semblent le démontrer. Est-il sincèrement convaincu des vertus du régime de Vichy ? Est-ce purement stratégique ? Difficile à dire. Une chose est sûre : Macron est un bourgeois radicalisé qui installe un régime hybride basé sur une une coalition avec l'extrême droite. Il organise depuis des années une confusion brutale visant à réhabiliter une forme renouvelée du fascisme.
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12 juin 2022 7 12 /06 /juin /2022 20:32
Les étoiles étaient dans le ciel
Toi dans les bras de Gabriel
Il faisait beau, c'était dimanche
Les cloches allaient bientôt sonner
Et tu allais te marier
Dans ta première robe blanche
L'automne était bien commencé
Les troupeaux étaient tous rentrés
Et parties toutes les sarcelles
Et le soir au son du violon
Les filles et surtout les garçons
T'auraient dit que tu étais belle
Évangéline, Évangéline
Mais les anglais sont arrivés
Et dans l'église ils ont enfermé
Tous les hommes de ton village
Et les femmes ont dû passer
Avec les enfants qui pleuraient
Toute la nuit sur le rivage
Au matin ils ont embarqué
Gabriel sur un grand voilier
Sans un adieu, sans un sourire
Et toute seule sur le quai
Tu as essayé de prier
Mais tu n'avais plus rien à dire
Évangéline, Évangéline
Alors pendant plus de 20 ans
Tu as recherché ton amant
À travers toute l'Amérique
Dans les plaines et les vallons
Chaque vent murmurait son nom
Comme la plus jolie musique
Même si ton cœur était mort
Ton amour grandissait plus fort
Dans le souvenir et l'absence
Il était toutes tes pensées
Et chaque jour il fleurissait
Dans le grand jardin du silence
Évangéline, Évangéline
Tu vécus dans le seul désir
De soulager et de guérir
Ceux qui souffraient plus que toi-même
Tu appris qu'au bout des chagrins
On trouve toujours un chemin
Qui mène à celui qui nous aime
Ainsi un dimanche matin
Tu entendis dans le lointain
Les carillons de ton village
Et soudain alors tu compris
Que tes épreuves étaient finies
Ainsi que le très long voyage
Évangéline, Évangéline
Devant toi était étendu
Sur un grabat un inconnu
Un vieillard mourant de faiblesse
Dans la lumière du matin
Son visage sembla soudain
Prendre les traits de sa jeunesse
Gabriel mourut dans tes bras
Sur sa bouche tu déposas
Un baiser long comme ta vie
Il faut avoir beaucoup aimé
Pour pouvoir encore trouver
La force de dire merci
Évangéline, Évangéline
Il existe encore aujourd'hui
Des gens qui vivent dans ton pays
Et qui de ton nom se souviennent
Car l'océan parle de toi
Les vents du sud portent ta voix
De la forêt jusqu'à la plaine
Ton nom c'est plus que l'Acadie
Plus que l'espoir d'une patrie
Ton nom dépasse les frontières
Ton nom c'est le nom de tous ceux
Qui malgré qu'ils soient malheureux
Croient en l'amour et qui espèrent
Évangéline, Évangéline
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9 juin 2022 4 09 /06 /juin /2022 08:06

La beauté est le nom de quelque chose qui n'existe pas et que je donne aux choses en échange du plaisir qu'elles me donnent.

(Fernando Pessoa)

Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie Traduction: Editions: Bruno Doucey

Vision

L'ange ne m'a pas parlé. Il a seulement étendu ses ailes et m'a regardée depuis l'immense solitude de la beauté.

(Soledad Alvarez)

Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie Traduction: Editions: Bruno Doucey

Dans mon livre je voyais ce que les yeux ne voient pas. Des images et encore des images.

C'était ma force. Ma merveille.

Le livre a ouvert en moi des portes immenses. Plus rien ne peut les refermer.

Plus rien.

Ils l'ont déchiré mais les portes battent à l'intérieur de moi. Rien ne peut refermer ce qui a été ouvert.

Je veux découvrir. Je veux continuer l'aventure du livre. Découvrir. Découvrir.

(Jeanne Benameur)

L'exil n'a pas d'ombre 2019

Recueil: La Beauté Éphéméride poétique pour chanter la vie Traduction: Editions: Bruno Doucey

" En fin de compte, nous ne sommes tous que des histoires… À toi d’en faire une bien, hein ? " - 11e Docteur -

Il y a les faits, puis l'interprétation des faits Quand un évènement se produit, suivant la position ou l'on se trouve, nous pouvons l'interpréter différemment.

Quand nous le relatons, nous pouvons aussi modifier le cours de l'histoire, et quand on est menteur compulsif, avantager sa position pour passer soit pour être à son avantage, soit passer pour une victime; les français aiment bien les victimes. Ils préfèrent Poulidor à Anquetil.

Celui qui raconte ensuite cet évènement, s'il ne met pas en doute la véracité de l'interprétation, transmettra les faits d'une manière viciée. C'est comme cela que naissent les histoires familiales.

Enfin, à force de raconter cette version de l'histoire, elle devient officielle, et ne peut être remise en question, même si les faits, les témoins, la vérité la remettent en question.

Ensuite, la génération suivante, avec ses propres codes de pensées, et la "cancel culture" actuelle, continue à véhiculer une version falsifiée des faits. Et cela encore plus, quand cette génération refuse le dialogue et la communication. C'en est même du déni de réalité.

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7 juin 2022 2 07 /06 /juin /2022 17:49

TON SOUVENIR EST COMME UN LIVRE...

Ton souvenir est comme un livre bien-aimé, Qu'on lit sans cesse, et qui jamais n'est refermé, Un livre où l'on vit mieux sa vie, et qui vous hante D'un rêve nostalgique, où l'âme se tourmente. Je voudrais, convoitant l'impossible en mes voeux, Enfermer dans un vers l'odeur de tes cheveux, Ciseler avec l'art patient des orfèvres Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ; Emprisonner ce trouble et ces ondes d'émoi Qu'en tombant de ton âme, un mot propage en moi : Dire quelle mer chante en vagues d'élégie Au golfe de tes seins où je me réfugie ; Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois Comme une après-midi d'automne dans les bois ; De l'heure la plus chère enchâsser la relique, Et, sur le piano, tel soir mélancolique, Ressusciter l'écho presque religieux D'un ancien baiser attardé sur tes yeux.

(Albert Samain)

Colette la prédatrice

En bref, le fantasme d’un matrimoine tout comme le projet d’une littérature aux bienfaits écologiques suffiront-ils à imposer cette expérience fortement érotique qu’est la lecture de Colette à des êtres humains que la technologie sépare progressivement de leurs corps, isole de leur environnement physique, dissocie de leurs sens, éloigne de leur peau ? Sans compter, pour notre époque pétrie de vertu, les manquements au nouveau cahier des charges humaniste.

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18 mai 2022 3 18 /05 /mai /2022 22:03
Et voilà tout ce que je sais faire
Du vent dans des coffres en bambou
Des pans de ciel pour mettre à tes paupières
Et d'autres pour pendre à ton cou
C'est rien que du ciel ordinaire
Du bleu comme on en voit partout
Mais j'y ai mis tout mon savoir-faire
Et toute notre histoire en-dessous
Tu vois, c'est presque rien
C'est tellement peu
C'est comme du verre, c'est à peine mieux
Tu vois c'est presque rien
C'est comme un rêve, comme un jeu
Des pensées prises dans des perles d'eau claire
Je t'envoie des journées entières
Des chats posés sur les genoux
Des murs couverts de fleurs que tu préfères
Et de la lumière surtout
Rien que des musiques légères
Une source entre deux cailloux
Du linge blanc sur tes années de guerre
C'est tout c'que je sais faire c'est tout
Tu vois, c'est presque rien
C'est tellement peu
C'est comme du verre, c'est à peine mieux
Tu vois c'est presque rien
C'est comme un rêve, comme un jeu
Des pensées prises dans des perles d'eau claire
Doo doo doo doo doo...
Auteurs-compositeurs : Francis Cabrel. Pour une utilisation non commerciale uniquement.
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18 mai 2022 3 18 /05 /mai /2022 10:31

 

 

 

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18 mai 2022 3 18 /05 /mai /2022 09:33

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16 mai 2022 1 16 /05 /mai /2022 10:37

UNE BELLE JOURNEE A ETRETAT.

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14 mai 2022 6 14 /05 /mai /2022 17:03

Anthony Mangeon, L’Afrique au futur. Le renversement des mondes, Hermann, « Fictions pensantes »

CRASH

SECHERESSE

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10 mai 2022 2 10 /05 /mai /2022 16:23

Violoncelliste

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