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20 février 2008 3 20 /02 /février /2008 18:09

Le site de Solutré, remarquable dès son approche par sa composition paysagère

insolite en Bourgogne, un éperon rocheux dominant le village et le vignoble

environnant, a fait l’objet dès 1909 de volontés publiques de protection.

Ensemble patrimonial prestigieux, il est exceptionnel à plus d’un titre.

En 1866, un site archéologique majeur d’intérêt européen a été découvert au

pied de la Roche de Solutré, et les nombreuses fouilles qui s’ensuivirent

permirent la découverte d’un des plus importants gisements archéologiques

d’Europe. Le site donne d’ailleurs son nom à un faciès culturel préhistorique,

le Solutréen, caractérisé par les silex taillés en “feuille de laurier”. Occupé

durant 50 000 ans, ce site de chasse a donné naissance à la légende des chevaux,

qu’on pensait précipités, rabattus par les chasseurs, du haut de la falaise.

Le site a par la suite été occupé continuellement par l’homme, de l’époque

gallo-romaine à nos jours, et son paysage en a été façonné, par l’implantation

des villages de Solutré-Pouilly et de Vergisson, mais aussi par l’agriculture. La

culture de la vigne en est aujourd’hui le signe le plus marquant, soulignant les

lignes de force des paysages de sa marquetterie de parcelles. Cette culture

ancestrale donne d’ailleurs naissance aux célèbres crus Pouilly-Fuissé et

Saint-Véran, le Chardonnay trouvant ici une alliance de terroirs et de climats

qui le sublime.

Solutré Pouilly Vergisson est par ailleurs remarquable par le biotope que

constituent les “pelouses calcaires” (ou pelouses calcicoles) présentes au

sommet des Roches de Solutré, de Vergisson et du Mont Pouilly, (ainsi que

du Monsard plus au nord et du Mont de Leynes plus au sud). Ce milieu seminaturel,

d’une grande richesse et d’un grand intérêt floristique et faunistique

présente en particulier des associations de plantes et d’espèces insolites pour

la Bourgogne et protégées au niveau national et européen.

Le caractère remarquable de ces lieux est reconnu par la fréquentation touristique

sans cesse croissante, alimentée il y a quelques années par la visite

annuelle du Président Miterrand, en raison de ses attaches mâconnaises, mais

aussi par le développement des activités de loisir et sportives que sont la

randonnée à pied, à vélo ou l’escalade.

Les Roches de Solutré et Vergisson, à l’entrée du Val Lamartinien, sont devenues

au fil des ans le symbole emblématique de la région Bourgogne et de la

Bourgogne du Sud, à la fois par la beauté de leurs paysages et par la richesse

patrimoniale et culturelle qui y sont rattachées.

Bénéficiant en 1985 et 1986 d’un élargissement du périmètre classé et inscrit

au titre de la loi de 1930 sur les sites, ainsi que de l’inscription au réseau

Natura 2000 des pelouses calcicoles, le site est pourtant en danger : en l’absence

de gestion coordonnée et durable, la banalisation du paysage et l’importance

de sa fréquentation mettent en péril son caractère remarquable.

-

Solutré Pouilly Vergisson

Des sites exceptionnels

Opération Grand Site Solutré Pouilly Vergisson

2

Le site de Solutré doit sa célébrité

à la découverte par Adrien Arcelin en 1866 des traces

de son occupation préhistorique, alors que cette science

balbutie. Les nombreuses fouilles qui s’en suivront,

facteur essentiel des premières mesures de protection,

et les découvertes qui en seront tirées feront de Solutré

un site archéologique de premier plan en Europe.

La situation et la configuration du site ont été déterminants

dans son occupation : en hauteur par rapport à la plaine et

aux crues, il était à même d’apporter à la fois abri et nourriture

avec le passage de troupeaux migrateurs. La première occupation

humaine du site date du Moustérien (-55 000 ans), dans

des cavernes du flanc sud-ouest de la Roche de Vergisson.

Le site est resté fréquenté pendant plus de 25 000 ans par

des hommes de 4 grandes civilisations du Paléolithique

supérieur, de 35 000 à 10 000 ans avant J.C. : l’activité

principale y était la chasse, d’où le gisement exceptionnel

de magma de cheval découvert au pied de la Roche de Solutré,

qui donna naissance à la légende (aujourd’hui démentie)

des chevaux précipités dans le vide depuis son sommet.

Il a été depuis démontré qu’en réalité leur passage dans

la vallée était utilisé pour piéger les troupeaux entre la falaise

et des blocs éboulés, le gibier étant ensuite dépecé et boucané

sur place dans des camps de chasse.

Solutré, par la richesse des découvertes, devint le site

éponyme d’une culture du Paléolithique supérieur : le Solutréen

(de 20 000 à 16 000 ans avant J.C.) caractérisée par ses

“feuilles de laurier”, chef d’oeuvre de la taille du silex.

Le Musée départemental de Préhistoire de Solutré, inauguré

en 1987, a été crée par le Conseil général de Saône et Loire.

Enterré au pied de la Roche, en raison des protections en

vigueur, formant de l’extérieur un dôme planté à peine visible,

il fait usage de solutions architecturales innovantes,

constituant un cadre adapté à la présentation sur les lieux

de leur découverte des collections du célèbre site préhistorique,

ainsi que des expositions temporaires qui permettent de faire

découvrir, chaque année, un sujet nouveau en rapport

avec l’archéologie, la préhistoire ou l’ethnographie.

Le Grand Site de Solutré-Pouilly-Vergisson, qui constitue

aujourd’hui une entité paysagère et humaine à part entière,

doit son caractère spectaculaire à son histoire géologique.

Au secondaire, il y a environ 180 000 millions d’années,

la mer s’étendait ici... Le climat, tropical voire subtropical,

permit le développement d’une vie importante, dont témoigne

la richesse fossilifère. 20 000 millions d’années plus tard,

s’édifièrent les récifs coralliens d’où naquirent les Roches :

fossilisés, très résistants, ils en constituent la charpente.

Au tertiaire, l’est de la Bourgogne subit le contre-coup

du soulèvement alpin : les terrains se fracturent, le bassin

de la Saône s’effondre, des plateaux s’élèvent à l’ouest

et basculent vers l’est. Les failles ont mis côte à côte

des terrains de nature et de résistance différente,

sur lesquels les érosions font leur oeuvre et sculptent

le paysage tel que nous le connaissons.

La nature très différente des sols se lit au travers

de leur végétation, créant des paysages variés

et très lisibles car appuyés sur le relief.

Si la vigne semble dominante, on distingue pourtant, sur

un territoire modeste, six unités distinctes qui font la richesse

du site : les roches, les pelouses, d’où tout se voit, la vigne,

accentuant la perception des pentes par

la plantation de ses rangs, le bâti, les villages

de Solutré-Pouilly et de Vergisson,

la forêt et le bocage.

Depuis les sommets et les pelouses,

le visiteur savoure le contraste, entre

vues panoramiques et ambiances

très intimes, de la terre d’inspiration

du poète Lamartine.

La qualité du paysage, son caractère

spectaculaire et pittoresque tiennent

au contraste entre les falaises abruptes des Roches,

véritables proues dominant une mer de vignes,

et cette diversité dans la lecture des panoramas offerts

au visiteur, tout à fait singuliers en Bourgogne.

1

géologie et paysages

 

 

 

-

SITES INTERNET VISITES

.

www.unadel.asso.fr

www.pays.asso.fr

www.cr-bourgogne.fr

www.revues.org

www.ladocumentationfrancaise.org

www.datar.gouv.fr

www.intercommunalites.com

www.conseil.constitutionnel.fr

59

www.senat.fr

GLOSSAIRE

tectonique

fossé bressan est un fossé d’effondrement, consécutif au soulèvement alpin, et qui s’est ensuite

rempli de sédiments marins et lacustres jusqu’à une époque récente (lac de Bresse au

Quaternaire). D’où, aujourd’hui encore la large extension du lit majeur de la Saône et du Doubs

et de leur aire d’inondation.

axe

granulite, gneiss, porphyre, etc., très utilisé en matériaux de construction à forte résistance

(bordures de trottoir, ballast ferroviaire, etc.).

: lié à la fracturation de l’écorce terrestre par des forces géologiques internes. Lecristallin du Morvan : ensemble des roches anciennes qui forment ce massif : granite,

Jurassique et Crétacé

205 à 130 M.A.) dominés en Bourgogne par la sédimentation calcaire marine (Tonnerrois,

Châtillonnais, Sénonais).

: deux grands systèmes géologiques de l’ère Secondaire (respectivement

calcaire à entroques

disques, à la cassure brillante qui ajoute à l’éclat de la « pierre du Brionnais ».

: calcaires à débris d’organismes marins, les crinoïdes, en forme de

openfiels

paysages ruraux à « champs ouverts » par opposition au bocage formé par les haies.

céréalier de la Forterre : en traduisant mot à mot de l’anglais veut désigner les

cuesta

côte dans un bassin sédimentaire dû à l’alternance d’une couche dure et d’une couche tendre.

Sept « cuestas » ou côtes se succèdent ainsi des Vosges à l’Ile-de-France dont la Côte de la

Moselle, la Côte de Meuse, l’Argonne, la Côte des Bars, la Côte de Champagne.

Ces côtes sont traversées par fleuves et rivières en « percées conséquentes », sites de villes et de

vignobles (Bar-sur-Seine, Bar-sur-Aube, Tonnerre, Chablis)

du Jurassique terminal : terme géologique d’origine espagnole désignant un relief de

horst

soulevé par la tectonique par opposition au graben ou fossé : horst du Morvan, et graben de la

Bresse. La route de Nevers à Château-Chinon montre très bien le bloc soulevé et boisé de St-

Saulge au milieu des collines bocagères du Nivernais.

cristallin de Saint-Saulge : terme d’origine allemande désignant un bloc de granite
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