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24 août 2023 4 24 /08 /août /2023 16:41

"Que tu es belle, que tu es charmante, mon amour, aux heures de la volupté ! Ta taille est semblable à un palmier et tes seins à ses grappes. J’ai dit : Je monterai au palmier ; je cueillerai ses rameaux. Que tes seins soient pour moi les grappes de la vigne ; ton haleine, l’odeur du pommier ; ta bouche, un vin exquis, qui coule doucement et humecte les lèvres de l’amant assoupi".

Le Cantique des Cantiques (entre 600 et 800 avant JC)

 

Je t'aime

Je t'aime pour ta voix pour tes yeux sur la nuit  Pour ces cris que tu cries du fond des oreillers  Et pour ce mouvement de la mer pour ta vie  Qui ressemble à la mer qui monte me noyer

Je t'aime pour ton ventre où je vais te chercher  Quand tu cherches des yeux la nuit qui se balance  À mon creux qui te creuse et d'où ma vie blessée  Coule comme un torrent dans le lit du silence

Je t'aime pour ta vigne où vendangent des fées  Et pour cette clairière où j'éclaire ma route  Que balisent tes cris durs comme deux galets  Que le flot de la nuit roule sur ma déroute

Je t'aime pour le sel qui tache ta vertu  Et qui fait un champ d'ombre où ma bouche repose  Pour ce je ne sais quoi dont ma lèvre têtue  S'entête à recouvrer le sens et puis la cause

Je t'aime pour ta gueule ouverte sur la nuit  Quand la sève montant comme du fond des ères  Bouillonne dans ton ventre et que je te maudis  D'être à la fois ma soeur mon ange et ma Lumière

(Léo Ferré)

La rose épouse le silence qui l'enclôt.  Le vent. Les îles.  La hanche tiède et odorante des collines.  Tant de couleurs  dans l'éblouissement du jour présent  qu'on en oublie  de lever haut la tête pour mieux évaluer  l'état du ciel.

(Gilles Baudry)

 

L'ANCIEN CHANT, L'ANCIENNE DANSE

 

Toi, parce que tu m'aimes, serre-moi  Bien fort, caresse-moi, sois  Paisible et bonne, apaise-moi  De silence, ne dis pas un mot.

Toi, parce que je t'aime, je suis  Fort pour toi. Je te soutiens.  L'eau est vivante  Autour de nous. L'eau vive  Court dans les entailles de la terre entre  Nous. Toi, mon épouse, ta voix  Qui enjambe l'eau me parle.

Tes mains, tes bras solennels,  Traversent l'eau et m'étreignent.  Ton corps est magnifique.  Il parle et franchit l'eau.

Epouse, plus douce que le miel, au coeur  Heureux, nos coeurs battent sur  La passerelle de nos bras. Nos mots  Sont mots de joie dans la nuit  De la Toute-Joie. Nos mots vivent.

Nos mots sont des enfants qui dansent  Devant nous ainsi que des étoiles sur l'eau.  Mon épouse, ma bien-aimée chérie,  Plus douce que le miel, que le fruit mûr,  Solennelle, grave, oiseau en vol,  Serre-moi. Sois paisible et bonne.  Je t'aime. Sois gentille avec moi.

Je suis fort pour toi. Je te  Soutiens. L'aurore de dix mille  Aurores s'embrase dans le ciel.  L'eau inonde la terre  Les enfants rient dans l'air.

(Kenneth Rexroth)

 

Le potier

Ton corps entier possède  la coupe ou la douceur qui me sont destinées.

Quand je lève la main  je trouve en chaque endroit une colombe  qui me cherchait, comme si, mon amour, d’argile on t’avait faite  pour mes mains de potier.

Tes genoux, tes seins  et tes hanches  me manquent comme au creux  d’une terre assoiffée  d’où l’on a détaché  une forme,  et ensemble  nous sommes un tout comme l’est un fleuve  ou comme le sable.

(Pablo Neruda)

 

Espère

 

Ainsi, j'avais en vain suivi d'un œil avide,  Mille rêves d'amour, de gloire et d'amitié :  Toujours ils avaient fui ; mon âme restait vide ;  Je me faisais pitié !

La douleur arrêtait ma course haletante,  Je renonçais au but avant qu'il fut atteint ;  Dans mon cœur, épuisé par une longue attente,  L'espoir semblait éteint.

Et je disais : mon Dieu, je mourrai solitaire !  Et je n'attendais plus de beaux jours sur la terre,  Quand soudain, à ta voix, mon cœur s'est rajeuni :  Cette voix m'a promis un avenir prospère :  Cette voix m'a jeté ce mot si doux : ESPERE !...  Que ton nom soit béni !

Tous les chastes désirs que mon âme renferme,  Tous ces purs sentiments étouffés dans leur germe,  De ton cri d'espérance, ont entendu l'appel :  Oh ! que ton amitié me guide et me soutienne,  Laisse-moi reposer mon âme sur la tienne :  L'amitié, c'est l'amour que l'on ressent au ciel !...

(Louise Colet)

 

Dans écrire,  il y a rire,  il y a cri.

Ecrire est un bonheur.

(Sabine Péglion)

 

Je désire toujours

 

Avoir toujours gardé la candeur pour symbole,  Croire à tout sentiment noble et pur, et souffrir ;  Mendier un espoir comme un pauvre une obole,  Le recevoir parfois, et longtemps s'en nourrir !

Puis, lorsqu'on y croyait, dans ce monde frivole  Ne pas trouver un cœur qui se laisse attendrir !  Sans fixer le bonheur voir le temps qui s'envole ;  Voir la vie épuisée, et n'oser pas mourir !

Car mourir sans goûter une joie ineffable,  Sans que la vérité réalise la fable  De mes rêves d'amour, de mes vœux superflus,

Non ! je ne le puis pas ! non, mon cœur s'y refuse  Pourtant ne croyez pas, hélas ! que je m'abuse :  Je désire toujours... mais je n'espère plus !

(Louise Colet)

 

Les Baux

 

J'aime les vieux manoirs, ruines féodales  Qui des rocs escarpés dominent les dédales ;  J'aime du haut des tours de leur sombre prison  A voir se dérouler un immense horizon :

J'aime, de leur chapelle en parcourant les dalles,  A lire les ci-gît couronnés de blason.  Et qui gardent encore la trace des sandales  Des pèlerins lointains venus en oraison.

Parmi ces noirs châteaux, gigantesques décombres  Dont les murs crénelés jettent au loin leurs ombres,  Aux champs de la Provence est le donjon des Baux :

Là, chaque nuit encore, enlacés par les Fées,  Dans une salle d'armes aux gothiques trophées,  Dansent les chevaliers sortis de leurs tombeaux.

(Louise Colet)

 

Les Fleurs que j'aime

 

Fleurs arrosées  Par les rosées  Du mois de mai,  Que je vous aime !  Vous que parsème  L'air embaumé !

Par vos guirlandes,  Les champs, les landes  Sont diaprés :  La marguerite  Modeste habite  Au bord des prés.

Le bluet jette  Sa frêle aigrette  Dans la moisson ;  Et sur les roches  Pendent les cloches  Du liseron.

Le chèvrefeuille  Mêle sa feuille  Au blanc jasmin,  Et l'églantine  Plie et s'incline  Sur le chemin.

Coupe d'opale,  Sur l'eau s'étale  Le nénufar ;  La nonpareille  Offre à l'abeille  Son doux nectar.

Sur la verveine  Le noir phalène  Vient reposer ;  La sensitive  Se meurt, craintive,  Sous un baiser.

De la pervenche  La fleur se penche  Sur le cyprès ;  L'onde qui glisse  Voit le narcisse  Fleurir tout près.

Fleurs virginales,  A vos rivales,  Roses et lis,  Je vous préfère,  Quand je vais faire  Dans les taillis  Une couronne  Dont j'environne  Mes blonds cheveux,  Ou que je donne  A la Madone  Avec mes vœux.

(Louise Colet)

 

 Les robes du feu

d'ici là  main dans la main  nous traverserons le monde sur la pointe des pieds  dans la pluie des vitraux

(Daniel Boulanger)

 

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