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8 novembre 2022 2 08 /11 /novembre /2022 09:19

Depuis plusieurs semaines des polémiques opposent artificiellement ceux qui travaillent à ceux qu’on assiste. Ne nous trompons pas de combat, et évitons les faux débats qui meurtrissent inutilement tant de nos concitoyens. Pour nous, c’est sans l’ombre d’un doute que le travail et la valeur travail sont centraux pour notre pays, et pour la gauche. Oui, le travail est source d’émancipation, et doit donner les moyens de vivre dignement et d’être pleinement citoyen.

C’est pourquoi nous croyons nécessaire d’aller au-delà de la valeur travail pour envisager la valeur «du» travail, réflexion supplémentaire et nécessaire pour définir ce qu’est, aujourd’hui, un travail de valeur.

 

Un travail de valeur, c’est un travail justement rémunéré, qui répond à la nécessité légitime d’avoir un salaire qui permette de vivre dignement. C’est le socle d’une distribution plus égale des revenus, mais aussi des droits et protections afférents au travail.

Un travail de valeur, c’est un travail qui a du sens pour celle ou celui qui l’exerce, un travail dans lequel on se sent utile pour soi et pour les autres, et qui nous permet de trouver toute notre place dans la société. C’est notamment le cas des métiers du soin et du lien, indispensables pour la protection de l’enfance, l’accompagnement des personnes en situation de handicap, l’animation de la jeunesse, la lutte contre l’exclusion, l’assurance de l’épanouissement et de l’autonomie de nos aînés.

Un travail de valeur, c’est un travail exercé dans une entreprise où les décisions sont prises dans un cadre partagé et humain, c’est-à-dire débarrassé de la gouvernance par les nombres. C’est notamment le cas de l’économie sociale et solidaire, souvent au cœur de l’action des départements en matière économique, avec des réponses notamment à la question du bien-être au travail et de l’association des travailleurs à la gouvernance économique.

Ce travail de valeur rend toute sa place au travail sans réduire la vie à ce dernier. Il permet de prendre en considération les activités politiques, culturelles, familiales et personnelles qui, si elles ne sont pas «productives» au sens strict, n’en sont pas moins partie intégrante de la valeur du travail. En effet, elles ont, à l’image du rôle des aidants, une forte valeur d’utilité sociale. Enfin, ce travail de valeur laisse sa place au loisir, demande de plus en plus pressante de nos concitoyens, et marqueur historique de progrès (1).

C’est ce travail de valeur que nous souhaitons mettre en œuvre dans nos territoires, grâce à des solutions solidaires sur tous les aspects qui dépendent de nous et de notre action : insertion par le travail, accompagnement vers l’emploi, entrepreneuriat social, revenus de soutien, freins à lever (garde d’enfants par exemple), métiers du soin et du lien, reconversions, expériences nouvelles comme le dispositif Territoire zéro chômeurs de longue durée

Nous avons ainsi une approche exigeante des politiques de l’insertion qui sont une compétence fondamentale des départements. Si ces politiques sont décentralisées, c’est parce que nous offrons un accès et un travail appropriés au public que nous connaissons grâce à la proximité que nous entretenons avec lui. Aussi, nous ne pouvons que regarder d’un œil méfiant le glissement qu’opère à bas bruit le gouvernement via la transformation de Pôle Emploi vers France Travail, et qui consiste à éloigner les politiques d’insertion des réalités et des personnes.

Notre combat est de défendre une conception humaine et exigeante du travail, et la mettre en œuvre partout où cela est possible.

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27 octobre 2022 4 27 /10 /octobre /2022 16:05

par Alexandra Schwartzbrod

publié le 26 octobre 2022 à 22h00
 

Interrogé lors de son entretien télévisé du 14 juillet sur le sobriquet de «Jupiter» qui lui avait collé à la peau durant son premier quinquennat, le chef de l’Etat avait reconnu – en toute humilité – qu’il se voyait davantage, à l’orée de ce deuxième mandat, en «Vulcain», le dieu du feu et de la forge. Force est de constater que le feu est bel et bien là, mais certainement pas à l’endroit où Emmanuel Macron l’imaginait. Il y a le feu à la majorité, où certaines voix – et non des moindres – se sont élevées publiquement contre une réforme des retraites imposée à la hussarde ou pour une taxe sur les super dividendes (retoquée par le gouvernement). Il y a le feu à l’Assemblée nationale où, lundi, une motion de censure a manqué la majorité absolue de 50 voix seulement. Il y a le feu au pays où une grève dans les raffineries et les dépôts de carburant a bien failli faire tache d’huile tant les colères et les revendications sont nombreuses. Il y a le feu à la planète et, même si le Président semble enfin avoir pris conscience de l’urgence climatique, les décisions et les mesures fortes – notamment à l’endroit des plus riches – se font encore attendre.

Cette interview sur France 2 consacrée aux «urgences françaises» tombait donc plutôt bien, il y avait en effet urgence à calmer le jeu ou au moins à donner quelques raisons d’espérer que Vulcain allait descendre de son nuage pour être au plus près et davantage à l’écoute des simples mortels. Las, après un début d’entretien qui se voulait très rassurant sur sa capacité à affronter «les crises», c’est un Président très énervé qui s’est exprimé pendant près d’une heure, portant une charge violente contre la Nupes, martelant ad libitum sa volonté de faire du pays «la France du travail et du mérite» et vantant le bien-fondé d’une réforme des retraites «essentielle si on veut préserver notre modèle social» qu’il compte bien mener à son terme malgré l’hostilité d’une grande partie du pays. Nicolas Sarkozy, sors de ce corps !

par Lilian Alemagna

publié le 27 octobre 2022 à 6h54
 

«Ce qui me met en colère c’est le cynisme et le désordre.» Eh bien ce qui nous met «en colère» après avoir écouté Emmanuel Macron, ce mercredi soir, dans L’Evénement, la nouvelle émission politique de France 2, c’est d’entendre un chef de l’Etat censé prendre de la hauteur, venir faire de la politique de bac à sable et raconter des fadaises. Non, les députés de gauche n’ont pas «port[é] une majorité avec des députés du Rassemblement national». Ils avaient leur propre motion de censure contre le gouvernement Borne après la décision de la Première ministre d’actionner le 49.3 sur les projets de budget et l’extrême droite en a profité pour venir voter leur texte. Ce qui sauve Borne, c’est le refus de la droite de provoquer une dissolution promise par le Président.

En France – contrairement à l’Allemagne qui n’a ni la même histoire, ni le même régime politique – il n’y a pas besoin de proposer une «majorité alternative» pour renverser un gouvernement. Les institutions sont assez simples : soit le président de la République repropose la même Première ministre ; soit il en change ; soit il renvoie tout le monde devant les électeurs et ce sont les citoyens français qui décident de la nouvelle «majorité».

 

Basse manœuvre politicienne

«Il n’y a pas, ni aujourd’hui, ni demain dans notre pays, une majorité alternative, a-t-il lancé. Car celle-ci repose sur l’incohérence, l’alliance des extrêmes.» Faux. En cas de législatives anticipées, le chef de l’Etat ne sait pas quelle allure aurait la nouvelle Assemblée. Et quoi qu’il arrive, jamais aucun député de la Nupes n’a affirmé qu’il s’allierait avec Marine Le Pen pour gouverner. On peut faire bien des reproches à Jean-Luc Mélenchon et ses troupes – notamment celui de ne pas dire qu’il fallait utiliser le bulletin de vote «Emmanuel Macron» pour empêcher Marine Le Pen d’accéder au pouvoir – mais pas celui d’avoir un programme très différent de celui de l’extrême droite et d’avoir combattu cette famille politique toute sa carrière.

C’est assez insultant, pour quelqu’un de gauche, d’entendre celui qui, tel un simple publicitaire, a pillé les slogans du Nouveau parti anticapitaliste au printemps – «nos vies valent plus que leurs profits» – ou de La France insoumise – «Un autre monde est possible» ou le concept de «planification écologique» – parce qu’il avait besoin de voix de gauche pour son second tour face à l’extrême droite, utiliser des éléments de langage à trois sous et raconter que les députés Nupes «étaient prêts […] à se mettre main dans la main avec le Rassemblement national». Insultant aussi d’entendre que Nupes et RN «se sont mutuellement aidés aux élections du printemps dernier». Qui n’a pas donné de consigne de vote lorsqu’un insoumis était au second tour avec l’extrême droite ? Qui a propulsé – sans que l’Elysée ne trouve à y redire – deux RN à la vice-présidence de l’Assemblée nationale ? Et d’où Emmanuel Macron sait-il que la motion de censure proposée par la Nupes a été «à dessein […] changé par cette coalition baroque» ? A-t-il des preuves ou bien reprend-il les arguments de ces socialistes qui refusent tout à la fois la Nupes - avec une stratégie à zéro député - mais n’ont pas assez de courage pour soutenir Macron ?

On a compris le but de la manœuvre : tenter de fracturer la gauche en vue de législatives anticipées. Récupérer une partie de l’électorat socialiste et écologiste, déçu de Macron et qui a voté Nupes en 2022 car – enfin – la gauche avait su s’unir. Distinguer les «bons» députés PS, EE-LV ou PCF des «vilains» LFI responsables du soi-disant «désordre» à venir dans le pays lorsqu’il décidera de dissoudre. «Le roi [est] nu», a déclaré Macron en conclusion de cette «colère». On pourrait lui retourner la phrase. Macron est nu : il n’a pas de majorité pour passer ses textes comme il le souhaite, la guerre de succession dans son camp a commencé, la droite à qui il a lancé un SOS ce soir ne veut pas s’allier avec lui et va se radicaliser... Pourquoi le chef de l’Etat cogne-t-il plus la gauche que l’extrême droite ? Peut-être craint-il que cette force politique, unie, puisse devenir une «alternative».

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22 octobre 2022 6 22 /10 /octobre /2022 08:43
"J’ai très peur pour l’homme et son avenir, parce que tout le monde s’évertue à parler de liberté, de liberté, de liberté… ce mot qu’on emploie à tort et à travers et moi, j’ai l’impression que la liberté de l’homme est de plus en plus menacée. On vit dans un monde où les hommes ont peur. Peur de dire ce qu’ils pensent, peur de ne pas être des intellectuels, peur de ne pas être dans le coup, peur de perdre leur place, peur de tout. C’est affreux, j’ai l’impression qu’on vit à plat ventre !"
Le grand Lino Ventura nous a quittés le 22 octobre 1987.
S’il est naturellement égoïste et peut donner libre cours à ses plus bas instincts à la première pénurie, l’homme n’est pas le seul coupable. Selon Gilles Vervisch, professeur de philosophie, c’est le système qu’il faut changer, celui qui consiste à vouloir «épargner», «capitaliser», surproduire.

Chassez le naturel, il revient au galop ou plutôt, en voiture. Est-il besoin de rappeler les scènes de guerre observées et filmées un peu partout dans les stations-service, entre des automobilistes qui grillent la file d’attente ou siphonnent les pompes à coups de jerricanes ? Une situation liée à la pénurie de carburant qui repose LA question philosophique : l’homme est-il un loup pour l’homme ?

Thomas Hobbes célèbre philosophe anglais du XVIIe siècle, pensait que oui ! Dans le Léviathan, il montre que la nature humaine était, sinon mauvaise, du moins égoïste : chaque individu ne poursuit que sa propre conservation – ou survie – autant dire, son intérêt personnel, sans se soucier des autres, ce qui conduirait à un «misérable état de guerre», s’il n’y avait pas de lois et de pouvoir politique pour les retenir. Il suffit de regarder la manière dont ils se conduisent – au volant – à la pompe à essence. On est prêt à tuer pour avoir son litre. Il suffisait déjà de voir comment ils se comportaient dans les transports en commun : ceux qui montent empêchent les autres de descendre, et pour quoi ? Pour avoir le siège libre, isolé, là, loin des autres. D’ailleurs, si l’on préfère se taper deux heures de bouchon dans une voiture au lieu d’un quart d’heure dans un bus ou un train, c’est bien qu’on préfère être seul, parce qu’on est toujours mal accompagné. Bref, l’homme est naturellement égoïste et asocial, et donne libre cours à ses plus bas instincts, à la première occasion. Mais doit-on être aussi pessimiste sur la nature humaine ?

 

Si on en est arrivé là, à cette «crise des carburants», c’est d’abord, parce qu’il y a une pénurie ; ensuite, parce que nous nous sommes rendus dépendants de la voiture. Et comme vous le savez – ou pas – Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) a plutôt écrit : l’homme est naturellement bon, c’est la société qui l’a perverti. Ce n’est pas tant la nature humaine qui est mauvaise, c’est ce que nous sommes devenus. Dans ce sens, le philosophe Henry David Thoreau (1817-1862), qui est un peu le Rousseau américain, prône un mode de vie naturel, en dénonçant le «gaspillage» organisé par la société. Dans un passage de son fameux Walden ou la vie dans les bois (1864), il montre notamment avec quelle ironie se crée une pénurie – alors qu’il n’y avait pas de voiture, en 1850, du côté de chez lui, dans le Massachusetts : «Les hommes déclarent qu’un point fait à temps en épargne cent, sur qui les voilà faire mille points aujourd’hui pour en épargner cent demain.» Il parle sans doute des «points» de couture, ou de toute autre activité artisanale, ou travail. Et souligne cette absurdité du système qui consiste à vouloir «épargner», «capitaliser» ; en faire plus, maintenant, pour être tranquille plus tard en bref, surproduire, pour garder un petit capital. En bref, encore, aller à la station «par précaution», même quand on a le réservoir plein, comme d’autres allaient acheter du PQ et des pâtes pour faire des réserves pendant la crise du Covid. Et les réserves et les précautions créent la pénurie et une perte de temps pour tout le monde. Ce n’est donc pas l’homme qu’il faut changer, mais le système.

Et Thoreau de conclure : «On vit dans les ténèbres de l’insondable grotte de mammouth qu’est ce monde.»

Gilles Vervisch est l’auteur de Etes-vous sûr d’avoir raison ?, Flammarion, 2022.
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22 octobre 2022 6 22 /10 /octobre /2022 08:24

Démission de Liz Truss : la chute des dogmes

On parle d’incompétence, d’irresponsabilité ou d’arrogance. Non. La chute express du gouvernement Truss, le plus éphémère de toute l’histoire moderne du Royaume-Uni, a deux causes, très politiques, et même idéologiques : le dogmatisme libéral, le dogmatisme souverainiste.

Émule anachronique de Margaret Thatcher, Liz Truss est tombée parce que les médications libérales qu’elle voulait administrer à l’économie britannique sont totalement dépassées, si tant est qu’elles aient eu un jour une pertinence. Au moment où les classes populaires sont frappées par l’inflation, la crise énergétique et le risque de pénurie alimentaire, l’idée de voler en priorité au secours des plus riches en leur accordant les plus fortes baisses d’impôt pratiquées depuis quarante ans est apparue pour ce qu’elle était : une mesure baroque, scandaleusement injuste et fondée sur les seuls dogmes en vigueur au sein de la base du Parti conservateur, totalement décalée par rapport à l’état de la société. En creusant le déficit sans qu’un début de financement ait été indiqué, en pariant sur un « ruissellement » toujours aussi mythique qui devait relancer la croissance, le « mini-budget » de Liz Truss a été vue par les financiers comme une maxi-bourde qu’ils ont aussitôt sanctionnée, ruinant la crédibilité économique des conservateurs.

Ce pas de clerc retentissant a couronné une série de zigzags gouvernementaux qui ont tous la même origine : les mensonges éhontés proférés par les partisans du Brexit au moment du référendum, que le Parti conservateur a tous soutenus ou adoptés. La rupture avec l’Union Européenne devait remplir les caisses de l’État ; les économies annoncées n’ont jamais vu le jour. Le Brexit devait déboucher sur une stratégie nouvelle, dite « global Britain », faite de traités commerciaux mirifiques qui devaient remplacer les facilités offertes par l’appartenance à l’Union ; ces traités sont restés à l’état de vagues projets, comparables à des couteaux sans manche auxquels il manque la lame. Le « leave » devait enfin rendre à la Grande-Bretagne une souveraineté que les brexiters jugeaient bridée par Bruxelles. Or ce sont désormais le FMI et les opérateurs boursiers qui décident à la place des électeurs. Le parti majoritaire avait souverainement désigné Liz Truss et plébiscité son programme de baisses d’impôts. Il a dû battre en retraite la queue basse devant les injonctions de la finance. La Grande-Bretagne arrimée à l’Europe décidait de sa politique et s’affranchissait sans peine des contraintes communautaires qui lui déplaisaient. Elle vit désormais sous la surveillance des marchés, qui sont des maîtres autrement rigides.

Libéralisme et souverainisme ayant fait la preuve de leur inanité, la social-démocratie qu’on disait obsolète tient désormais la corde dans la vie politique britannique. Si les élections avaient lieu aujourd’hui, le Parti travailliste, débarrassé de la radicalité de Jeremy Corbyn et revenu à une politique rationnelle, l’emporterait haut la main. Petit à petit, dans une économie minée par les inégalités et soumise à la contrainte climatique, seule la maîtrise collective de l’économie et la redistribution des richesses sont à même de relever les défis à venir.

 

Laurent Joffrin

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15 octobre 2022 6 15 /10 /octobre /2022 10:20

De l'argent

Chacun peut s'acheter de la nourriture, mais pas l'appétit, des médicaments, mais pas la santé, des lits moelleux, mais pas le sommeil, des connaissances, mais pas l'intelligence, un statut social, mais pas la bonté, des choses qui brillent, mais pas le bien-être, des amusements, mais pas la joie, des camarades, mais pas l'amitié, des serviteurs, mais pas la loyauté, des cheveux gris, mais pas l'honneur, des jours tranquilles, mais pas la paix. L'écorce de toute chose peut s'obtenir avec de l'argent.

Mais le coeur, lui, n'est pas à vendre.

(Anne Garborg)

Recueil: Poésies du Monde Traduction: Editions: Seghers
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6 octobre 2022 4 06 /10 /octobre /2022 11:00

Alors que nous faisons face à des crises climatiques, énergétiques, des angoisses sur nos retraites, notre vie de tous les jours, le rôle des femmes, notre pouvoir d'achat, nos élites politiques nous proposent des expédients, des mesurettes, en bref, nous prennent pour des demeurés et des irresponsables.

En même temps, les médias des milliardaires nous abreuvent de solutions fascistes sur l'immigration, le droit du sol, la faute à l'étranger.

D'après ces médias, ce crépuscule démocratique, cette désespérance sociale seraient facilement résolues si les partis extrêmes prenaient le pouvoir, et nous faire faire un bond d'un siècle en arrière.

Nos institutions sont à bout de souffle, la cinquième république était efficace durant les 30 glorieuses ; depuis 30 ans et plus, cette démocratie ne représente plus qu'une élite parisienne, une nomenklatura du bon vieux temps de l'URSS.

Nous nous faisons voler les élections depuis 2002, le repoussoir Le Pen père et fille, nous empêche d'avoir un débat sain et constructif pour notre avenir et celui de nos enfants.

Nous sommes revenus au temps de l'empire romain, du pain et des jeux. L'état protecteur s'insinue de plus en plus dans nos vies de tous les jours ; les algorithmes aiguillent nos pensées vers une consommation frénétique du peu de ressources qu'il nous reste à la fin du mois.

Même les sacro-saint foot, avec ses "stars" bouffies d'argent, ses délires quataris, ses zones d'ombre et de corruption ne fait plus rêver depuis longtemps.

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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 12:06
Face à un deuil, au Covid-19, au dérèglement climatique, ce syndrome de l’autruche peut permettre de survivre mais il nous empêche aussi d’affronter les crises. Le psychiatre évoque des pistes pour mieux appréhender et gérer ces situations qui peuvent mener au complotisme.

par Anastasia Vécrin et Samuel Lagrue

publié le 30 septembre 2022 à 15h07
 

Détourner le regard, faire comme si de rien n’était, faire l’autruche pour se protéger d’une réalité trop difficile à vivre. C’est ce qu’on appelle le «déni», syndrome invisible et largement répandu, notamment avec la pandémie de Covid-19. Mécanisme de protection normal à l’échelle de l’individu, que dire quand le déni s’installe au niveau d’une société ? Une étude de l’OCDE a montré récemment que 14% des Français étaient encore climatosceptiques. Pourquoi l’aveuglement persiste-t-il face au changement climatique ou aux violences sexistes et sexuelles ? Avec son dernier essai le Déni ou la Fabrique de l’aveuglement (Albin Michel, septembre 2022), le psychiatre Serge Tisseron se penche sur ce phénomène qui nous empêche d’agir individuellement et collectivement, et préconise des pistes pour sortir de cette logique d’enfermement, qui amène parfois au complotisme, voire à la reproduction de la violence intrafamiliale.

Sécheresses, incendies, inondations, malgré les drames climatiques de l’été, on continue comme avant. Comment expliquer l’un des plus grands dénis de l’époque : l’immobilisme du plus grand nombre face au dérèglement climatique ?

 

Cet aveuglement s’explique par l’ampleur du bouleversement que constitue le changement climatique. Depuis des décennies, nous refusons d’affronter une réalité à laquelle il nous semble, au moins provisoirement, impossible de faire face, parce qu’elle est trop différente de ce que nous désirons, parce qu’elle remet en cause notre représentation de nous-mêmes, de nos relations sociales et du monde. Le déni climatique s’enracine dans trois dénis majeurs qui organisent nos existences. Tout d’abord, l’angoisse existentielle du vide et la course effrénée à la consommation, encouragée par notre système économique. Comment faire le choix de la sobriété quand tout le système économique s’active à nous faire consommer pour calmer nos inquiétudes, et donc à polluer toujours plus ?

Le déni de nos propres limites corporelles, de notre vieillissement et de la mort participe aussi à cet aveuglement. Si on ne peut pas envisager sa propre mort, comment envisager celle de la planète ? Accepter nos propres limites est indispensable pour accepter la mort possible du monde tel qu’on le connaît et changer nos politiques comme nos comportements. Enfin, il y a ce que j’appelle la stratégie du «sac sur la tête» pratiquée par les grands patrons de l’industrie et relayée par des personnalités qui ont fortement intérêt à nous faire croire que nous vivons un épisode normal de l’évolution du monde dans lequel l’activité humaine ne jouerait qu’un rôle marginal. Il a fallu cet été catastrophique pour sentir un premier ébranlement mais cela ne sera pas forcément durable car il est très difficile de regarder ces réalités en face et que certaines entreprises résistent à s’adapter au réchauffement climatique. Il faudra malheureusement probablement d’autres chocs.

Vous soulignez dans votre ouvrage le risque de confondre «erreur de jugement» et «déni», quelle est la différence ?

Les erreurs de jugements résultent souvent de biais cognitifs. Le biais de confirmation qui est la tendance à ne prendre en considération que les informations qui confirment nos croyances, ou le biais de normalité qui consiste à croire que les choses fonctionneront à l’avenir comme par le passé. Le psychologue Daniel Kahneman a montré que ce sont des erreurs d’appréciation que nous faisons lorsque nous nous contentons de penser de façon rapide et intuitive. Cela nous évite de nous engager dans un travail de réflexion et nous permet de rester dans notre «zone de confort».

Les biais relèvent d’une logique du moindre effort et ils peuvent être abandonnés. Ils favorisent les dénis, mais ceux-ci sont différents. Ils sont portés par la force d’un désir et se maintiennent plus durablement. C’est un bras de fer avec la réalité dans lequel ma place dans le monde est en jeu. Il faut que beaucoup de gens me croient pour que je sois conforté dans mon déni. Alors, je me transforme en militant de la vérité que je défends. C’est pour ça qu’ils sont un terreau pour les théories du complot.

Un déni se met en place quand la réalité est insupportable, n’est-ce pas ce qui nous permet rester en vie ?

Oui, le déni aide à répondre à des situations de changement brutal, à continuer de vivre, de se socialiser après un traumatisme. On met à distance les émotions, c’est une forme d’auto-désensibilisation. C’est un bouclier. Cela peut nous aider temporairement, mais le risque est de ne plus être disponible aux nouvelles émotions que la vie nous propose. En plus, notre blessure cachée peut être réveillée sous l’effet d’une nouvelle situation imprévisible : mort d’un animal domestique, épisode d’une série télé…

Un déni fait toujours planer le risque d’un effondrement brutal et inattendu. Dans le cas des traumatismes graves, ceux qui touchent les personnes victimes d’agressions pédophiles, le déni peut s’accompagner de phobies, d’addictions, de problèmes relationnels… Et il empêche de reconnaître ce traumatisme chez d’autres. Des psys ont longtemps été réticents à reconnaître ces traumatismes chez leurs patients parce qu’ils les avaient eux-mêmes vécus, ou leur famille, et qu’ils préféraient l’ignorer.

En cas d’inceste, on sait maintenant que l’entourage participe à l’aveuglement. Est-ce que la famille est un lieu particulièrement propice au déni ?

Les parents sont d’autant plus dans le déni des agressions, sexuelles ou physiques que subissent leurs enfants qu’ils sont dans le déni de celles qu’ils ont eux-mêmes subies. Et encore plus si la société partage ce déni. En même temps, la famille est aussi un lieu où le déni peut être levé. Lorsque vous appartenez à une communauté sur les réseaux, si vous n’êtes pas d’accord, vous êtes rejeté. Si vous êtes en désaccord avec vos enfants ou vos parents, en général, vous continuez à les voir. La famille est à la fois un lieu où les risques de répétition sont considérables quand les victimes sont invitées à se taire, mais aussi un des rares lieux où l’on a la possibilité de parler sans crainte d’être exclu.

Sur la famille, vous dites aussi que les parents ne veulent pas voir les compétences de leurs enfants, pourquoi ?

Il est normal de sous-estimer les compétences de ses enfants, ils changent plus vite que notre capacité à réaliser leurs changements ! Dans les thérapies familiales, je vois souvent des enfants qui s’enferment dans des comportements d’opposition absurdes parce qu’ils souffrent de voir leurs parents minimiser leur évolution. Les parents ne comprennent pas que leurs enfants se responsabilisent rapidement sur beaucoup de sujets grâce à Internet où ils trouvent de quoi faire évoluer leurs représentations du monde : ils se soucient de la planète, ne veulent plus manger de viande, s’éduquent à la sexualité… C’est la logique du déni et du contre-déni. Les parents sont dans le déni de l’évolution de leurs enfants et eux s’enferment dans le déni de tout ce que les parents leur disent, que ce soit un ordre, un conseil ou simplement l’expression d’une inquiétude. Ce qui est clair, c’est qu’on ne leur fait pas assez confiance.

Que préconisez-vous à l’égard de quelqu’un qui est dans le déni ?

Pendant le Covid-19, les gens qui ne croyaient pas au vaccin ou à la pandémie cherchaient des arguments pour justifier leur position, mais il y avait quelque chose de plus profond. Souvent ces personnes avaient l’impression de ne pas être entendues, écoutées, elles se sentaient méprisées et entraient par logique de compensation, dans un déni systématique de ce que leur disaient les politiques et les scientifiques. C’est pourquoi il ne faut pas brutaliser une personne qui refuse la réalité parce qu’elle risque de s’enfermer encore plus dans le déni. Pour elle, il ne s’agit pas de défendre un argument, c’est sa peau, son identité, sa place dans le monde qui est en cause. Donc elle ne peut pas entendre : «Objectivement tu te trompes…». Il faut en tenir compte.

Mais pour autant, il ne faut pas non plus faire comme si on n’était pas conscient du déni, sinon, il risque de s’installer. La démarche du care utilisée par les psychologues peut aider : se soucier de comment une personne a été amené à penser ce qu’elle pense, et puis ce qu’elle craint, ce qui l’inquiète… Autrement dit, il faut prendre le déni comme un message qui nous est adressé et qui a un sens. Et pour cela, prendre le problème latéralement et donner à la personne l’occasion d’exprimer ce qu’elle ressent, sans s’arrêter à la bouillie d’arguments qu’elle peut nous envoyer à la figure. On ne peut pas convaincre quelqu’un qui est dans le déni, mais on peut faire évoluer son avis. L’important est de lui montrer qu’on ne le rejette pas même s’il dit des énormités. Le point de vue d’un être humain est toujours humain.

Et quand on se ment à soi-même ?

Nous sommes tous menacés de basculer dans le déni. Quand cela arrive, il est très difficile d’en sortir, c’est pourquoi il faut essayer d’agir en amont en favorisant notre plasticité psychique : nous entourer de gens qui n’ont pas le même avis que nous, rompre nos routines, découvrir d’autres horizons, nous frotter à la différence, à tout ce qui encourage à découvrir du nouveau et mobilise nos capacités à maîtriser notre inquiétude. C’est essentiel pour éviter que le déni soit détourné de son usage normal, c’est-à-dire un processus défensif temporaire devant des bouleversements trop rapides pour être acceptés. Ceux qui s’y enferment le font souvent par désespoir d’être entendus. Préoccupons-nous d’eux avant qu’ils ne s’isolent d’une façon qui risque de créer des fractures psychiques et sociales irréversibles.

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9 septembre 2022 5 09 /09 /septembre /2022 09:08

 

par Simon Blin

publié le 5 septembre 2022 à 6h20
 

D’ordinaire optimiste, le directeur du département d’économie de l’Ecole normale supérieure et membre fondateur de l’Ecole d’économie de Paris se montre très inquiet sur les promesses du numérique dans Homo numericus. La «civilisation» qui vient (Albin Michel, août 2022). «Libéral» et «antisystème», l’homo economicus participe, selon l’économiste, à la désinstitutionnalisation du monde engagée par le choc néolibéral dès les années 80.

Vous parlez de «croissance appauvrissante» à propos de la révolution numérique. Pourquoi cet oxymore ?

 

Le monde numérique se présente comme une société d’abondance : on peut entendre autant de chansons que l’on veut sur Spotify ou engager toutes les rencontres possibles sur Tinder… La réalité du monde qu’elle installe est bien différente. Le cœur de l’ambition numérique est de réduire au strict minimum l’interaction des humains entre eux. On l’a vu avec le Covid : son but est de permettre de ne plus se rencontrer autrement qu’en ligne. Le numérique réduit les relations interpersonnelles au strict nécessaire, y compris quand il s’agit de se faire la cour. L’abondance promise crée en réalité un appauvrissement relationnel. C’est en ce sens une révolution d’ordre anthropologique.

Et d’un point de vue économique ?

La révolution numérique a été l’instrument par lequel la révolution financière des années 80 est parvenue à démanteler les grands ensembles industriels du passé. Le fax puis Internet ont rendu possible la généralisation de la sous-traitance et la délocalisation. Internet a permis d’installer une compétition générale des différents groupes sociaux, en lieu et place des relations conflictuelles mais intégratrices qui pouvaient exister dans la société industrielle d’hier. C’est par ce biais que la révolution numérique a contribué à faire exploser les inégalités sociales, appauvrissant les segments les plus vulnérables de la population.

Vous dites que l’homo numericus est à la fois «libéral» et «antisystème». C’est-à-dire ?

L’homo numericus est l’héritier de deux révolutions profondément contradictoires : celle des années 60 et celle des années 80. La contre-culture des sixties, habitée par le refus de la verticalité du monde ancien, a directement nourri l’imaginaire des pionniers de la révolution numérique dans les années 70. Ils ont voulu créer un monde sans hiérarchies, horizontal. Mais la révolution culturelle a été terrassée par la révolution conservatrice des années 80. Celle-ci a installé un régime de compétition générale, réduisant la société à un agrégat d’individus isolés. L’homo numericus est le bâtard de ces deux filiations. Il est antisystème et libéral. Il proteste contre les injustices mais en même temps il participe à la désinstitutionnalisation du monde engagé par la révolution libérale, laquelle visait explicitement à affaiblir les syndicats et autres corps intermédiaires qui faisaient obstacle au libre jeu du marché.

Le numérique n’a-t-il pas plutôt permis d’horizontaliser le débat public ?

En partie, bien sûr. Il a permis à des mouvements révolutionnaires d’exister, des Printemps arabes à #MeToo. C’est l’héritage de Mai 68. Mais la protestation numérique bute sur le fait qu’elle ne croit pas aux institutions. Elle nourrit, à sa manière, les populismes, non seulement en participant à l’augmentation des inégalités mais aussi à la polarisation idéologique. C’est l’un des éléments les plus imprévisibles de la révolution numérique. On pensait qu’elle allait faire advenir une nouvelle intelligence collective. Elle a accouché de son contraire : un monde de fake news, de complotisme et de post-vérité. Les réseaux sociaux alimentent ce que les psychologues et les économistes appellent le biais de confirmation : ce qu’on cherche sur les réseaux sociaux, ce ne sont pas des informations ni des contradicteurs mais des moyens de confirmer ses a priori, ses préjugés. Les réseaux sociaux transforment nos croyances en biens de consommation. On choisit en ligne celles auxquelles on veut adhérer.

Vous dites qu’Internet coïncide avec le «triomphe de l’endogamie».

La promesse d’horizontalité a été accomplie mais de manière très étroite. L’horizontalité qu’on cherchait dans les années 60 est advenue mais dans le règne de l’entre-soi. Chacun vit socialement avec des groupes qui lui ressemblent et retrouve en ligne des gens qui pensent la même chose. La vie politique qui vise à forger des alliances, aussi bien à droite qu’à gauche, entre des groupes hétérogènes, a volé en éclat pour cette raison. La dernière élection présidentielle française a mis en tête quatre candidats soutenus par des partis qu’ils avaient créés eux-mêmes, sauf Marine Le Pen qui en a hérité de son père. Comme le dit le politologue Michel Offerlé : aujourd’hui la vie politique, c’est «un chef et Internet». Le grand défi est de retrouver des partis qui agrègent de la diversité sociale et politique.

Les réseaux sociaux ne sont-ils pas cruciaux pour alerter contre le réchauffement climatique par exemple ?

Les réseaux sociaux sont très puissants pour dénoncer l’inaction des gouvernements. C’est évidemment indispensable. Mais on ne pourra pas inventer de nouvelles manières de vivre et produire sur une boucle WhatsApp. Il faut que les différents corps sociaux inventent d’autres manières d’exercer leurs métiers. L’écologie n’est pas une nouvelle divinité qui produirait seule sa propre vérité. Internet permet la mise en alerte des problèmes. Mais le catastrophisme qui y domine ne mène pas à l’action. Dire qu’on va devoir renoncer à l’abondance, comme l’a fait Emmanuel Macron, n’est pas la bonne méthode. Il faut désirer un nouveau monde pour se décider à agir. Il faut pouvoir dessiner l’horizon d’une autre prospérité.

Comment situez-vous l’essor de l’intelligence artificielle ?

Elle est la force révolutionnaire qui s’annonce, donnant les moyens de surveiller un par un les 8 milliards d’humains qui peuplent la planète. Le pire des scénarios serait celui où l’IA prendrait en charge la gestion générale d’un système dans lequel les individus seraient totalement crétinisés au sens de Michel Desmurget dans la Fabrique du crétin digital. Le grand psychologue Daniel Kahneman expliquait que les humains fonctionnent à deux niveaux. Le premier système est impulsif, approximatif, simplificateur : il permet d’aller vite. C’est exactement celui où nous enferment les réseaux sociaux. Le second système est celui de la réflexion, celui qu’on sollicite quand on prend un crayon et qu’on fait des additions. C’est celui que l’IA va prendre en charge. Cette schizophrénie évoque celle que le sociologue Daniel Bell avait désignée comme la contradiction culturelle du capitalisme industriel : d’un côté il installe une discipline de fer dans l’ordre de la production, de l’autre il incite à la débauche dans l’ordre de la consommation. C’est cette logique poussée à l’extrême qui se dessine dans le capitalisme numérique : celle d’un crétin géré algorithmiquement. Il faut la casser. Il faut que les corps sociaux, les médecins, les enseignants, les syndicats, les collectivités locales, les communautés de savants reprennent la main sur leurs destins.

 
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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 04:57
«PAYER LE PRIX DE LA LIBERTÉ» : DE QUOI PARLE EMMANUEL MACRON ?
- Un discours guerrier pour faire accepter les reculs sociaux -
Vendredi 19 aout au soir, à quelques jours de la rentrée, Macron a lancé un discours guerrier à l'occasion de la commémoration de la libération. Il a notamment déclaré à la population qu'il fallait «accepter de payer le prix de la liberté.» Une nouvelle sortie guerrière assez inquiétante. Mais qu'a-t-il voulu dire par là ?
➡️ Quelle liberté ? Plusieurs dizaines de textes sécuritaires et «antiterroristes» ont déjà été votés depuis 20 ans, avec une nette accélération des mesures liberticides depuis que Macron est au pouvoir. Depuis 2015, 15 lois «antiterroristes» ont été votées. Il faut y ajouter toutes les lois sécuritaires, relatives à la surveillances ou aux contestations. Il y a donc eu ces dernières années au moins 3 lois liberticides votées par an en France : l’étau se resserre chaque trimestre. Pas plus tard que cette semaine, le Conseil Constitutionnel validait une loi permettant à la police de faire censurer un contenu en ligne considéré comme «terroriste» en moins d'une heure. Avant cela, il y a eu la loi de sécurité globale, l'élargissement du fichage, les mesures «anti-casseurs», la loi sur le séparatisme… Des milliers de personnes ont été enfermées durant les Gilets Jaunes, l'état d'urgence est permanent, les mutilations par la police ne se comptent plus. La France est officiellement considérée par des organismes internationaux comme une «démocratie défaillante», à la lisière du régime autoritaire. Si la liberté doit être défendue dans ce pays, alors il faut d'abord faire tomber Macron immédiatement.
➡️ Quel est le prix dont parle le Président ? Celui du budget des Armées, qui va donc augmenter en 2023 de 3 milliards d'euros pour atteindre 44 milliards d'euros. Les 6 milliards pour le SNU, le service destiné à bourrer le crane des lycéens ? Les 2 milliards supplémentaires pour la police et des achats pharaoniques de blindés et d'armement pour les forces de l'ordre ? Macron n'aime pas la liberté, mais il dilapide l'argent public pour la police et l'armée. Alors quel est le prix de la liberté ? Une inflation à deux chiffres sans augmentation de salaire ? Les plus pauvres n'ont plus accès aux denrées alimentaires de base, dont les prix explosent. Ou ce prix est-il la destruction des retraites et du code du travail ? Selon le journal économique Les Échos, dès la rentrées, le gouvernement compte attaquer de front «la réforme de l'assurance-chômage, la valorisation des acquis de l'expérience, la qualification», mais aussi «la réforme du lycée professionnel et de l'apprentissage, l'emploi des seniors et la création de France Travail». Bref, Macron prévoit de tout saccager, il mène une guerre sociale totale, du jamais vu sous la cinquième république. Est-ce prix du sang ? Faire souffrir toujours plus les plus pauvres ?
➡️ En réalité, Macron continue à utiliser le registre guerrier pour verrouiller toute opposition et créer un sentiment d'Union Nationale pour faire passer tous les reculs. Il installe un climat d'état d'urgence et de guerre permanente. Nous sommes passés de l'état d'exception antiterroriste, à l'état d'urgence sanitaire, à l'état de guerre militaire. Refusons de payer le prix fixé par nos oppresseurs.
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9 août 2022 2 09 /08 /août /2022 07:10
🪖 ÉTAT DE GUERRE PERMANENT : UN CONSEIL DE DÉFENSE POUR L’ÉNERGIE
– «Nous sommes en guerre» : un conseil restreint composé de militaires gère le pays pendant les «crises» –
➡️ Macron va présider vendredi à l'Élysée un «Conseil de défense» consacré à l'énergie, une réunion secrète avec un nombre restreint de personnes, chargées de «prendre des décisions rapides et immédiatement exécutables» selon Le Figaro. C'est à dire sans débat public. Sans vote. Sans discussions parlementaires. Sans contrôle. De quoi s'agit-il ?
➡️ En période de crise et d’état d’urgence, ce ne sont plus les élus qui détiennent le pouvoir, mais un comité restreint politico-militaire, le «conseil de défense et de sécurité nationale». En France, il rassemble le président, quelques ministres et les hautes autorités militaires. Dans les années 1980, un «Conseil de sécurité intérieure» est créé par la droite en réaction à une vague d’attentats. À partir de 2007, Sarkozy veut un «Conseil de sécurité nationale» sur le modèle américain. Chose faite en 2009 par décret. Ce «Conseil de défense» définit les grandes orientations militaires, les opérations de guerre et doit gérer les «crises majeures». C’est ce conseil qui a pris la décision de confiner par exemple, ou celui d'imposer le Pass Sanitaire.
➡️ Ce conseil, qui est sensé rester exceptionnel, est utilisé massivement ces dernières années. En 2015, François Hollande utilise ce format après les attentats : 10 réunions cette année-là, puis 32 en 2016, et 42 en 2017. Avec Macron, la décision est prise de réunir le conseil «une fois par semaine», le président veut «en faire un moment clef d’examen de l’évolution des dossiers et de la prise de décision». En 2020, c’est un record : avec une cinquantaine de réunions, dont trois pour la seule semaine du 26 octobre. C’est le lieu majeur de préparation des décisions du président de la République sur les enjeux essentiels de la sécurité du pays, selon le ministre des Affaires étrangères. Il a aujourd’hui quasiment remplacé le Conseil des ministres, c’est donc ce «conseil de sécurité» qui gouverne de facto la France, puisque la «crise est désormais permanente : anti-terrorisme, pandémie, inflation. Et il n'a pas de compte à rendre, puisque toutes les réunions ont lieu sous «secret défense».
➡️ Mais alors, qui compose ce cercle restreint proche du pouvoir ? Durant la pandémie, en plus du Président de la République, on trouvait le général et chef d’État-Major des armées, le secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale, le directeur général de la sécurité extérieure, le directeur de la Sécurité intérieure. Bref, des militaires et des chefs des services de sécurité donc, et pas spécialistes des questions de crise sanitaire. Ils étaient entourés du Premier ministre, de la ministre de la Défense, du ministre de l’Intérieur et celui de la Santé. Des uniformes entourés de quelques politiciens pour décorer. Symbole de la militarisation de la vie politique tout entière, jusque dans les mots : «nous sommes en guerre» et autres appels à «l'unité nationale», à «payer le prix de la liberté». Cette fois ci, il doit y avoir la ministre de la transition énergétique pour compléter.
➡️ C’est donc un cercle militarisé qui commande la France pour «gérer» les crises sans débat. Pourquoi s’embarrasser encore d'une apparence de démocratie ? Ce conseil comprend une moitié de militaires et d’agents de sécurité. Depuis 2015, entre l’état d’urgence prolongé contre le terrorisme ou le Coronavirus et désormais la guerre aux portes de l'Europe, la France connaît un état d’exception quasiment permanent, ponctué d’utilisation du 49.3 et d’ordonnances pour imposer les mesures les plus contestées. Le tout à coups de grenades sur les récalcitrants si nécessaire. Le Régime politique actuel est hybride : il n’est plus démocratique au sens courant du terme, mais pas encore tout à fait dictatorial : il évolue. Dormez bien.
Peut être une image de 2 personnes et texte qui dit ’TERRORISME, SNTARE, ÉNERGIE UN CONSEIL RESTREINT GOUVERNE SOUS SECRET DÉFENSE EN TEMPS DE CRISE ÉTAT D'EXCEP TION PERMANENT F Emmanuel Macron devrait présider un Conseil de défense dédié à l'énergie vendredi matin’
 
 
 
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🧾 ALGÉRIE : LE MONDE CENSURE UN ARTICLE ET PRÉSENTE SES EXCUSES À MACRON
La France s'enfonce chaque jour dans les profondeurs autoritaires. Le Monde, quotidien considéré comme étant «de référence» depuis la Libération, un journal réputé sérieux et impartial, présente ses excuses au président. Ce vendredi 2 septembre, Le Monde annonce la suppression d'une tribune sur Macron et s'excuse d'un crime de lèse-majesté. De quoi s'agit-il ? Qu'est-ce qui a été publié de si grave ?
Une tribune d'un chercheur en science politique évoquant la visite de Macron en Algérie ces derniers jours. Lors de ce déplacement, le président avait encore sorti une énormité face aux caméras : il avait qualifié les relations entre la France et l'Algérie d'une «histoire d’amour qui a sa part de tragique». Macron avait également récusé toute «repentance» pour la colonisation.
Ainsi, l'auteur de la tribune du Monde analysait la «droitisation» de Macron à propos de la mémoire de l'Algérie et invitait à une «lutte ambitieuse contre les haines racistes». Rien de bien choquant ni spécialement subversif, dans un pays dit démocratique. Mais en 2022, en France, il est audacieux et même dangereux de critiquer ainsi le Monarque.
Demandons-nous d'abord si les relations franco-algériennes sont bien «une histoire d'amour qui a sa part de tragique» ?
➡️ Dès les années 1840 l'armée française organise des «enfumades» lorsqu'elle colonise l'Algérie. Les personnes enfermées ou cachées dans une grotte sont asphyxiées en allumant des feux devant l'entrée. Des familles entières sont ainsi exterminées par ce qui ressemble à une version rudimentaire de chambres à gaz.
➡️ Durant un siècle, les colonisés sont humiliés, réprimés lorsqu'ils s'expriment, leurs terres sont volées...
➡️ Le 8 mai 1945 des dizaines de milliers d’Algériens sont tués par l’armée et la police française dans les villes de Sétif, Guelma, Kherrata. C'est l’un des plus grands massacre colonial jamais commis par la France, le jour même de l’armistice de la seconde guerre mondiale.
➡️ Lors de la guerre d'Algérie l'armée française aura recours à des techniques de contre insurrection et de torture massives contre les indépendantistes. Une pratique de terreur utilisée dans les années 1950 fut baptisée les «crevettes Bigeard», du nom d'un général français. Des opposants étaient enlevés, leurs pieds coulés dans le béton, puis ils étaient jetés dans la Méditerranée depuis des avions ou des hélicoptères. Ils disparaissaient ainsi à tout jamais. Autre méthode barbare, les «corvées de bois» : les prisonniers étaient sortis de cellule pour ramasser du bois et exécutés d'une balle dans le dos. L'armée pouvait ainsi dire qu'ils avaient tenté de fuir.
Et ce ne sont que quelques exemples de la violence coloniale française en Algérie. Si c'est une histoire d'amour, alors elle est hautement toxique. Si elle comporte «une part de tragique», cela n'a rien d'anecdotique et cette mémoire pèse encore des deux cotés de la Méditerranée. La suppression d'une tribune dans la presse française pour commenter cette formule est donc une censure pure et simple. Et les excuses d'un grand quotidien un signe inquiétant de soumission.
Cette même semaine, l'artiste Marc Rebillet invité à un festival musical au Touquet a insulté le président lors de son concert. La représentation a été écourtée, la directrice du festival a jeté le contenu d'un verre au visage du manager de l'artiste et a exigé le remboursement du cachet pour le concert. En France, le président est intouchable. Ce même DJ avait copieusement insulté Trump lors de concerts aux USA sans avoir de problème.
Le Monde, comme d'autres médias, perçoit d'importantes subventions d’État. Les grandes rédactions sont liées au pouvoir politique. Et à mesure que la situation sociale se tend, la bourgeoisie serre la vis de ses chiens de garde. Cette censure du Monde démontre, une nouvelle fois, la nécessité vitale de médias indépendants, pour jouer un véritable rôle de contre-pouvoirs.
MÉDIAS : INTOXICATION DES ESPRITS
Selon un sondage IPSOS du mois d'aout 2022, voici les trois premières préoccupations des français :
-L'écologie et le changement climatique
-L'inflation
-La pauvreté et les inégalités sociales
Pourtant, voici les sujets que nous imposent les médias dominants 24h/24 et 7jours/7 :
-Islam
-Police
-Karting en prison
Dans un pays qui ne serait pas contrôlé par des milliardaires d'extrême droite, le rôle des médias serait de refléter les préoccupations de la population. On entendrait donc parler majoritairement des ravages causés par le capitalisme sur la nature, des analyses du productivisme, des industries polluantes, avec des scientifiques et des personnes engagées sur le climat. Il y aurait aussi des décryptages sur les mécanismes de l'inflation, la spéculation, le fonctionnement des bourses et de l'économie libérale. Mais aussi l'invitation en plateau d'associations qui travaillent sur les inégalités sociales, des enquêtes sur les millions de pauvres en France. Voilà, ça ce serait un pays «normal», avec des médias «normaux». La réalité, c'est que nous avons subi tout l'été des débats crapuleux et puants sur le «burkini», des surenchères sur les «rodéos» ou «l'insécurité» et une polémique abrutissante durant 10 jours sur une demie heure de karting pour deux détenus dans une prison. Avec, pour chaque sujet, des «invités» et des «chroniqueurs» soit policier, soit directement militants d'extrême droite. Voilà l'état des médias télévisuels en France : des officines de propagande néo-fascistes Une entreprise de conditionnement des esprits, d'intoxication délibérée.
De la même manière, la classe politique instrumentalise les «inquiétudes» de la population et prétend parler en son nom. A chaque fois qu'il faut justifier les surenchères liberticides et islamophobes, les politiciens prétendent que c'est pour «écouter les préoccupations des français». Pourtant, sur les sujets essentiels, écologiques et sociaux, plus personne ne cherche à «écouter» les inquiétudes, bien au contraire. Pour casser les retraites et les minimas sociaux, ces gens déclarent tranquillement qu'il faut faire de la «pédagogie». Nous sommes des enfants trop bêtes.
Éteignez vos télés, descendez dans la rue.
---

La France est bel et bien devenue ce qu'il convient d'appeler une démocratie totalitaire, c'est-à-dire un pays où l'on peut encore voter, mais où n'existe plus aucune liberté. La caste technocratique, à la différence des autres, n'a aucune légitimité. La France n'avait pas besoin d'énarques. Ils se sont emparés du pouvoir à la faveur  d'une erreur historique du général de Gaulle, qui s'est tout simplement trompé d'époque,  même si l'on peut comprendre, à la lumière du passé récent de la France, pourquoi il l'a commise.  Et s'ils sont devenus féroces, c'est parce qu'ils savent bien, au fond d'eux-mêmes,  qu'ils sont des imposteurs. Leur pouvoir ne repose sur aucun support historique,  sur aucun soubassement économique ou culturel, sur aucun service rendu au pays  par leurs ascendants au fil des siècles. C'est un pouvoir arbitraire et cupide,  artificiellement plaqué sur le pays et qu'il conduit à sa perte.  Sans aucun scrupule, il adopte pour seuls moyens de gouvernement ceux qui ne visent  qu'a abaisser le peuple, à le priver de sa liberté et de sa dignité.  Ces gens sont allés trop loin pour reculer.  Ils sont bien décidés à garder le pouvoir de toutes les façons possibles,  fût-ce au prix d'une lutte à mort.  

DE QUI PARLE GÉRALD DARMANIN ?
Le Ministre de l'Intérieur est en colère. Au cœur de l'été, en plein chaos climatique, en pleine crise sociale, Gérald Darmanin a organisé un spectacle usé jusqu'à la corde : celui de l'islamophobie. Il a mis en scène l'expulsion d'un imam du Nord de la France, Hassan Iquioussen, pour flatter l'extrême droite. Mais la procédure lancée contre le religieux a été rejetée par le Tribunal Administratif de Paris.
Un revers de plus pour Darmanin, après les dissolutions ratées de plusieurs collectifs de soutien à la Palestine et opposés à l'extrême droite. Il a donc tweeté ce lundi 8 août : «Mon devoir est de protéger les Français. Ce monsieur n’a rien à faire sur notre sol : il tient des propos antisémites, il remet en cause l’égalité femme/homme, émet des doutes sur les attentats commis en France…»
Mais on peut se demander de qui parle Gérald Darmanin ? Passons en revue point par point :
✅ «Propos antisémites» : Zemmour a fait l'éloge de Pétain à de nombreuses reprises, il a même tenu des propos révisionnistes sur la déportation des juifs. Il a également déclaré dans les médias que les enfants juifs victimes de Mohammed Merah «n'appartiennent pas à la France». Éric Zemmour est devenu le champion des franges antisémites les plus radicales du pays.
✅ «Mise en cause de l'égalité homme/femme» : Éric Zemmour a lancé sa carrière avec un pamphlet misogyne paru en 2006. Un livre intitulé «le premier sexe» qui lui a donné accès aux plateaux de télévision, qu'il ne quitte plus depuis. Pour Zemmour, accusé de violences sexuelles par plusieurs femmes, «le consentement mutuel est un mythe», ou encore «la virilité va de pair avec la violence».
✅ Évocation des attentats : à propos de Daesh, il déclare : «Je respecte des gens prêts à mourir pour ce en quoi ils croient, ce dont nous ne sommes plus capables». Un journaliste qui lui demande s'il respecte «des gens qui roulent en camion sur des enfants», en référence à l'attentat de Nice, il répond que «quand des gens agissent parce qu'ils pensent que leurs morts le leur demandent, il y a quelque chose de respectable». Il n'y a aucun doute, c'est de l'apologie.
✅ Glorification du nazisme : Éric Zemmour est allé jusqu'à vanter la «virilité» des nazis dans son livre «Le suicide français» : «Les soldats allemands qui défilent sur les Champs-Élysées sont impressionnants de virilité conquérante» écrit-il. Les liens de l'équipe de Zemmour avec les néo-nazis sont avérés : un groupe armé baptisé Les Vilains Fachos était invité à l'inauguration de son siège de campagne et des milices néo-nazies faisaient le service d'ordre de ses meetings.
Antisémitisme, misogynie, apologie du terrorisme et du nazisme. Zemmour coche donc toutes les cases du séparatisme. Sera-t-il expulsé ? Bien sur que non ! C'est un ami de Macron et un protégé des médias des milliardaires. Il partage la vision du monde de Darmanin. Mais allons plus loin, le Ministre de l'Intérieur lui même coche ses propres cases :
✅ «Antisémitisme» : en 2021, Darmanin publiait un livre sur le «séparatisme islamiste». Dans ce court texte, un passage ouvertement antisémite dans lequel les juifs sont décrits comme des «usuriers» qui causent des «troubles et des réclamations» est repris.
✅ «Mise en cause de l'égalité homme/femme» : le Ministre est accusé de viol. Il a également choqué la présentatrice Appoline de Malherbe, pourtant proche du gouvernement, en l'interrompant en direct à la télévision et en déclarant tout sourire «Calmez-vous ça va bien se passer».
✅ «Doute sur les attentats» : le chef de la police n'a jamais eu un mot pour les victimes d'attentats d'extrême droite. Durant la campagne présidentielle un rugbyman célèbre, Federico Martín Aramburú, était assassiné par un néo-nazi armé à Paris. Le Ministre n'a jamais eu un mot pour la victime. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.
Darmanin va-t-il s'auto-expusler ? Le charter devrait atterrir en Connardie, d'où Gérald Darmanin n'aurait jamais dû partir.
Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’Gérald DARMANIN Mon devoir est de protéger les Français. Ce monsieur n'a rien à faire sur notre sol tient des propos antisémites, il remet en cause l'égalité femme/homme, émet des doutes sur les attentats commis en France... france te DARMANIN PARLE-T-IL PARLE DE ZEMMOUR ? PARLE-T-IL DE LUI-MÊME?’
 
 
 
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